
L’administration douanière poursuit son chemin vers la modernisation. Le projet de normalisation des ports et des zones non occupées : procédures et infrastructures douanières a été lancé hier lors d’une cérémonie qui s’est déroulée au Novotel.
Sous la tutelle du ministère de l’Economie et des Finances, ce projet témoigne de la volonté de ce département de renforcer la bonne gouvernance surtout au niveau des services publics à grande envergure sociale et économique comme la douane.
Plein potentie
Dans le discours qu’elle a prononcé, hier au cours du lancement du projet, la ministre de l’Economie et des Finances Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, a d’ailleurs insisté sur cette notion de bonne gouvernance. « La bonne gouvernance est une condition pour le développement de Madagascar », a déclaré la ministre qui considère la modernisation comme un acte de gouvernance pour une administration intègre et efficace. Justement, ce projet de normalisation a été concocté pour donner son plein potentiel à l’administration douanière malgache qui, malgré les avancées enregistrées depuis la mise en place de son plan de modernisation ; comporte encore quelques failles qui freinent encore la fluidité des échanges, comme la fragmentation des pratiques, le manque d’harmonisation et lenteurs administratives. Selon le directeur général des Douanes, Ernest Zafivanona Lainkana, le projet de normalisation vise justement à simplifier les procédures et à renforcer les contrôles en conformité avec les standards internationaux.
Couverture nationale
Le projet découle d’un accord tripartite entre la Banque africaine de développement (BAD), le Bureau des nations unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) et le gouvernement malgache. Un projet qui a le mérite de prioriser une couverture nationale. En effet, dans le cadre de cet accord, une équipe de consultants, nationaux et internationaux, a mené un diagnostic sur neuf ports majeurs : Antsiranana, Vohemar, Sambava, Antalaha, Nosy-Be, Mahajanga, Toamasina, Toliara et Tolagnaro. Ils ont combiné visites de terrain, entretiens et analyses documentaires pendant les mois de juillet et août 2025. Des visites qui leur ont permis de constater que l’administration douanière malgache s’aligne globalement avec les standards internationaux, mais doit encore faire l’objet d’améliorations. Des défis spécifiques se présentent au niveau de chaque port, comme la congestion à Tamatave, la faible dématérialisation des procédures à Diégo-Suarez et Toliara, ou encore les infrastructures vieillissantes et l’envasement à Majunga. Par ailleurs, les études menées ont révélé la vulnérabilité des frontières, où de larges zones non occupées échappent à la surveillance douanière. Ces espaces fragilisent le contrôle du territoire et favorisent les flux illicites.
Réforme ambitieuse
En tout cas, c’est pour pallier ces carences que le rapport établi par l’équipe préconise la mise en place d’un plan de normalisation et de sécurisation de ces zones sensibles. Il s’agira de procéder à une réforme ambitieuse, dans un objectif de fluidifier les échanges, de renforcer la compétitivité internationale et d’assurer une meilleure maîtrise des frontières de Madagascar. Le rapport de diagnostic présenté, hier, est la première étape vers des réformes concrètes. La direction générale des Douanes formulera des recommandations spécifiques pour chaque entité portuaire et acteur de la chaîne logistique, dans le respect strict des prérogatives de chacun. Ce projet marque une étape cruciale pour l’économie malgache. La modernisation du secteur portuaire permettra non seulement de réduire les délais et les coûts des opérations, mais aussi de renforcer la transparence et la sécurité des échanges commerciaux, positionnant ainsi Madagascar comme une plaque tournante logistique performante et fiable dans l’océan Indien.
R.Edmond.