Des préservatifs usagés aperçus sur le lieu du crime. L’affaire serait facile à résoudre si l’on avait les moyens nécessaires pour faire des tests ADN.
Stupeur et consternation hier à Ankatso II à la découverte des cadavres de deux jeunes filles ! A quelques mètres des « préfa », les fameux box préfabriqués pour les étudiants, deux corps sans vie ont été retrouvés. Vers six heures et demie, la brigade criminelle a été dépêchée sur place. Son constat fait état de deux jeunes femmes tuées. Elles ont chacune une vingtaine d’années et leurs identités ne sont pas encore connues. Il n’est pas à écarter que ces victimes auraient subi un viol collectif. L’une a été découverte avec le corps à moitié dénudé et des préservatifs ont été aperçus autour des deux cadavres. Autant de preuves matérielles pouvant confirmer cette hypothèse de viols. Sur place, la police a trouvé des traces d’ecchymose sur la nuque des deux jeunes femmes. Ces coups assénés sur ces points vitaux leur ont été fatals. Des personnes présentes sur les lieux ont indiqué que l’une des victimes habitait à Ambatomaro, un quartier situé en dehors de la zone, mais non loin de la cité universitaire elle-même. Des constatations faites sur place donnent à penser aux limiers de la police criminelle que ces jeunes femmes ont été traînées sur plusieurs mètres. Le cas échéant, il est fort probable que ces crimes ont été perpétrés ailleurs et que les corps ont été jetés par la suite dans la zone universitaire pour mieux brouiller les pistes. Un fait pareil est loin d’être isolé à Ankatso. Le dernier incident en date est la découverte de la dépouille d’une étudiante en troisième année de sociologie. Son corps plein de bleus et à moitié nu a été retrouvé dans un buisson, toujours dans la zone de la cité universitaire. Le mobile du crime n’est pas encore connu jusqu’à maintenant. Dans de nombreux cas, les enquêtes se trouvent dans une impasse face aux contraintes engendrées par les méthodes archaïques utilisées, parfois basées sur le profilage humain. Il n’y a aucune utilisation de la technologie moderne et on se fie surtout au bon sens et au flair des limiers. L’absence d’une base de données numériques et surtout l’impossibilité de faire des tests ADN, constituent un vrai blocage. Des citoyens avancent que la constitution d’une base de données numériques et/ou biométriques constituerait une avancée essentielle et permettrait de traiter de la meilleure manière les affaires criminelles. Jusqu’à présent, les enquêteurs se livrent à des investigations très sommaires. Et si l’on se précipite pour effectuer un basculement vers le biométrique pour les permis de conduire, les passeports et autres cartes d’identité, ne serait-il pas possible d’exploiter ces moyens pour la constitution d’une base de données criminelles ?
D.R