C’était avec consternation que le Collectif des Français d’Origine Indienne à Madagascar (CFOIM) a annoncé sur les réseaux sociaux l’enlèvement en pleine journée du chef d’entreprise du Groupe HABIBO, survenu le samedi 08 décembre à Soavina Atsimondrano. La voiture de la victime aurait été retrouvée du côté d’Ambatobe. Cette publication a alerté également que le ressortissant tunisien Soafiane Omrani, entrepreneur de 47 ans, est également aux mains des kidnappeurs, et qu’il aurait vraisemblablement été enlevé en même temps que Malik Karmaly. En fait, le CFOIM a raison dans la mesure où ces deux individus étaient ensemble ce jour-là.
Selon les informations qui nous sont parvenues, l’acte a été commis vers 12 heures 45 près du pont privé menant vers la villa Soavina. Les ravisseurs auraient déjà attendu le passage de ces deux ressortissants étrangers sur le lieu. Malik Karmaly et Soafiane Omrani étaient à bord d’une voiture 4X4 Toyota Land Cruiser de couleur noire quand deux voitures, une Renault Express et un Kangoo, les ont barré la route juste à l’entrée de ce pont. Tout d’un coup, cinq individus cagoulés et munis de fusils d’assaut Kalachnikov se sont introduits dans la voiture de leurs cibles. L’un d’entre eux s’est installé à la place du chauffeur et a pris le volant avant de prendre la fuite avec les victimes à bord en direction du sud. Sur la route, la voiture transportant les victimes roulait au milieu des deux voitures des ravisseurs. Pendant cette action, les malfrats ont tiré deux coups de feu. On peut imaginer comment les victimes ont enduré cet instant.
Selon les informations recueillis auprès de la Gendarmerie, les Forces de l’ordre ont été alertées de ce kidnapping quelques minutes plus tard. En effet, des gendarmes et des policiers ont tout de suite bouclé le périmètre ainsi que tous les axes susceptibles d’être pris par les ravisseurs. Ces derniers qui devaient, selon toujours les informations, embarquer leurs victimes dans une autre voiture avant d’abandonner celle de ces dernières à Ambatobe.
On attend alors l’évolution de cette affaire, d’autant plus que les Forces de l’ordre affirment avoir mis en place tous les dispositifs nécessaires pour résoudre ce problème. Les Forces de l’ordre qui ne cessent de souhaiter la collaboration des proches des victimes pour faciliter leur tâche. Reste à savoir si cette fois-ci, cette collaboration aura lieu pour couper court à ce fléau qui ternit l’image du pays vis-à-vis de la communauté internationale. Etant donné qu’avec l’enlèvement de ce Tunisien, « le kidnapping à Madagascar prend à présent une tournure africaine et internationale », à entendre la doléance du CFOIM. Jusqu’ici, l’efficacité de la Cellule d’enquête mixte créée pour lutter contre ce genre de crime reste à prouver. Cette dernière qui affirme être handicapée par l’attitude des proches de victimes pour coopérer, surtout quand il s’agit d’un kidnapping de « Karana ».
T.M.