
L’affaire des numéros identiques de carte nationale d’identité est loin d’être close. Les organisations de la société civile ayant participé à l’observation des élections réclament l’ouverture d’une enquête. Une déclaration qui rejoint celle de l’opposition.
Une « commission d’enquête indépendante » serait en gestation pour mener une enquête sur les plusieurs centaines de milliers de numéros identiques de carte nationale d’identité touchant plus d’un million d’électeurs. Cette initiative fait suite, a-t-on indiqué, aux déclarations publiques des acteurs du processus électoral sur la nécessité de diligenter une enquête pour faire la lumière sur les irrégularités révélées il y a deux semaines par la commission électorale concernant les cartes nationales d’identité. Les organisations de la société civile figurent parmi ceux qui veulent qu’une enquête soit ouverte après la révélation qui a conduit à la démission de Thierry Rakotonarivo de son poste au sein de la commission électorale et qui a créé beaucoup de vagues dans le microcosme en mettant en péril le processus électoral. « Une étude indépendante et approfondie pour identifier la gravité des défaillances de la liste électorale, voire du système électoral dans son ensemble, et de leurs impacts sur les résultats des élections » est réclamée par le mouvement Rohy, selon sa déclaration publiée le 13 mars dernier. L’observatoire Safidy, quant à lui, demande aussi l’ouverture d’une enquête pour dégager le nuage de fumée qui plane au-dessus de l’affaire des numéros identiques de carte nationale d’identité. Les deux entités ont toutes participé à l’observation des élections depuis la présidentielle 2018, et ne comptent pas ainsi jeter aux oubliettes ces défaillances.
Sanctions. Au lendemain de la déclaration du 28 février dernier par la commission électorale, Rivo Rakotovao, président du Sénat, a tout de suite réclamé une enquête. « Avant de décider sur la suite à donner aux déclarations, il faut d’abord faire une enquête pour savoir le fondement de ces chiffres énormes sur les cartes nationales d’identité, et pour identifier tous les responsables qui sont à l’origine des irrégularités », a suggéré le coordonnateur du parti HVM. Cette proposition a été suivie, deux semaines après, par les organisations de la société civile qui ont observé la gouvernance électorale. Cette enquête devrait ainsi, selon le mouvement Rohy, amener à « des sanctions adéquates et sans exclusion à l’encontre de tous les auteurs de fraudes tout au long du processus électoral » précédant « la refonte participative et consensuelle du système électoral ,surtout en apportant des améliorations sur les lois électorales, y compris la loi régissant l’Organe de gestion des élections », suggère cette organisation.
Rija R.