
La loi de Finances 2019 vient d’être renvoyée à l’Assemblée nationale pour deuxième lecture.
L’Assemblée nationale et le Sénat se renvoient la balle pour l’adoption de la loi de finances 2019. Après les députés qui ont procédé à des amendements « intéressés », voici que le Sénat apporte aussi des modifications.
Conséquences néfastes
Parmi ces amendements figure une augmentation du droit d’accise sur le tabac local. Une augmentation de plus, puisque l’Assemblée nationale a déjà proposé cette hausse de la taxation. Les réactions des opérateurs économiques ne se sont pas fait attendre face à cette initiative parlementaire qui ne réjouit pas. Pour les entreprises concernées, cette mesure va engendrer des conséquences néfastes. « Avec une telle augmentation de la taxation, nous sommes obligés de diminuer nos investissements » explique un chef d’entreprise du secteur. Ce qui implique bien évidemment la diminution des projets de développement projetés par ces entreprises. Et quand on sait que la filière tabac emploie pas moins de 20.000 emplois directs et saisonniers, on imagine les mauvaises répercussions socioéconomique de cette proposition de taxation supplémentaire du Sénat. « Cette ‘surtaxation’ sera aussi néfaste aux 30.000 distributeurs de la filière tabac, tout comme elle va limiter les plantations qui couvrent près de 17000 ha dans tout Madagascar ».
Baisse des impôts
Comme ‘surtaxation’ signifie augmentation des prix, la mesure proposée par le Sénat provoquera inévitablement une baisse des volumes de production. Et qui dit baisse de volume, dit baisse des impôts. Ce qui, au final aboutira à une baisse de recettes. En somme, en plus d’être antiéconomique, cet amendement du Sénat aura un effet inverse quant aux efforts entrepris par le gouvernement d’augmenter les recettes publiques. Quoi qu’il en soit, cette mesure qui pourra être favorable aux importateurs va au détriment des producteurs locaux. « Nous ne comprenons vraiment pas les tenants et aboutissants de cette mesure qui est tout simplement indéfendable » ajoute un autre opérateur qui se demande si comme c’était le cas, lors des amendements des députés, cette mesure proposée par le Sénat s’explique en fait par une protection d’intérêts d’ordre privé. Si c’était le cas, un danger guette les opérateurs économiques.
R.Edmond.