La relation entre les artistes de l’Office Malgache des Droits d’Auteurs (Omda) et le ministère de la culture s’envenime. L’institution ministérielle accélère l’élection des membres du conseil d’administration pendant l’Assemblée Générale de mardi. Au détriment des textes régissant l’office.
« C’est la première fois depuis des années que les artistes n’ont pas reçu leurs droits pendant une année à cause de la folie de ce ministère de la Culture », Jaojoby Eusèbe n’y est pas allé par quatre chemins, hier, en évoquant la situation actuelle de l’Office Malgache des Droits d’Auteurs (Omda). L’aile dissidente des chanteurs membres de cette entité, menée par le roi du salegy et Samoëla, ont tenu à rencontrer la presse hier. Se profile aussi à l’horizon l’Assemblée Générale mardi. « Il y a déjà un calendrier au niveau de l’Omda, l’assemblée devrait se tenir à la troisième semaine du mois de février », ajoute Jaojoby Eusèbe. Ce dernier se réfère aux textes régissant cet organe.
« Pour ce qui est de suivre les modalités d’organisation nous n’en savons rien, mais nous viendrons (à cette Assemblée Générale). Et nous verrons. Et discuterons. Il semble que l’assemblée serait le moment idéal pour discuter », lance Samoëla. Cette journée sera aussi consacrée à l’élection du Conseil d’administration de l’Omda. Cette soudaine précipitation interpelle les artistes. « Nous ne sommes pas contre l’élection du Conseil d’administration, mais il ne faut pas prendre les gens de cours. Du coup, beaucoup de membres ne pourront pas être présents », continue-t-il. Le plus urgent, pour les membres, c’est d’abord les royalties non perçues depuis une année.
« A l’heure où nous parlons, nous sommes en train de réclamer ces droits », fait savoir le chanteur de « Soly ». À le croire, le ministère ferait passer la charrette avant les bœufs. « Le ministère est en train de marcher sur notre tête », renchérit Jaojoby Eusèbe. Ce 24 janvier risque d’être une journée assez mouvementée. Selon toujours les textes, ce n’est pas l’Assemblée générale qui désigne le directeur de l’Omda. Un poste actuellement « flottant » puisque Haja Ranjarivo a été démis de ses fonctions depuis une année. Tout cela a fait qu’une aile majoritaire des artistes membres de l’Omda ne fait plus confiance au ministère de la Culture sur cette affaire.
Causant aussi la division au sein du « corps » des artistes musicaux malgaches. Cette politique du diviser pour régner leur laisse un goût amer. « La manière, l’intention de diviser les artistes, c’est ce que nous n’acceptons pas par-dessus tout », fait savoir Samoëla.
Maminirina Rado