Dans le cadre du respect du Droit du Travail, Madagascar a ratifié bon nombre de conventions internationales, pourtant : « leur application et leur mise en vigeur demeurent relatives à Madagascar », selon Mme Ralambondrainy Rakotobe Nelly, Premier Président honoraire de la Cour suprême.
En matière de droits du travail, l’importance des normes internationales et de toutes les problématiques qu’elles suscitent dans le règlement des litiges internes va en grandissant. Cette importance croissante incite à réfléchir sur ses problématiques nouvelles dans le but d’entrevoir des solutions pratiques, qui ne seraient ni désuètes ni hermétiques sur le plan social. C’est dans cet esprit qu’est né l’ouvrage « Les relations individuelles de Travail », qui en est actuellement à sa troisième édition ; les deux premières éditions datant respectivement de 2005 et de 2011. La dernière édition a été sortie officiellement hier, écrite et élaborée conjointement par Nelly Rakotobe Ralambondrainy, Premier Président honoraire de la Cour suprême et Ignace Rakoto, historien du Droit, ancien ministre et membre titulaire de l’Académie malgache. Cette troisième édition, étoffée et fournie, a le mérite de tenir compte du caractère évolutif du Droit du Travail et de l’écart entre la promulgation des lois afférentes, leur mise en vigueur et leur application.
Objectifs. L’ouvrage voudrait notamment apporter sa part à l’édification d’un véritable « dialogue social » tout en constituant une source fiable d’informations pour tous les concernés, allant des étudiants, des magistrats et des avocats, en passant par les patrons et travailleurs et même les législateurs. Interrogée sur la notion de « dialogue social », Nelly Rakotobe R. répond : « Rendu possible grâce à l’entité « Comité des Entreprises », il s’agit d’un réel dialogue entre les employés et leurs travailleurs pour mieux anticiper, arbitrer et résoudre les litiges… Et surtout pour la promotion d’un travail qui soit réellement décent, facteur de bien-être pour les travailleurs et leurs familles. » En théorie, cela se tient parfaitement, mais dans la pratique, c’est peu évident : le « Comité des Entreprises », peu le connaissent et peu s’en souviennent ! D’où la promotion du travail décent et non-discriminatoire qui figure entre autres, parmi les objectifs de l’ouvrage « Les relations individuelles de Travail ». Pour ce faire, le manuel traite de plusieurs points : les licenciements discriminatoires, le travail des porteurs de handicap, le travailleur domestique dont la problématique du travailleur migrant et le principe de l’application des normes internationales de travail par le juge national, etc. Et la liste est loin d’être exhaustive ! Notons que l’Organisation International du Travail a collaboré dans la réalisation de l’ouvrage, vendu à 60 000Ar lors du lancement hier, mais disponible au prix de 70 000 Ar dans les Librairies Tsipika et consultable à la Bibliothèque de la Faculté des Droits. Lors du cocktail, Mme Nelly Rakotobe R. s’est même pliée à une séance de dédicaces !
Luz R.R