Madagascar n’est pas encore un pays où les droits de l’homme sont respectés. Le CNIDH ou Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme le constate et comme on dit, il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Elle affirme, après avoir fait des visites dans vingt trois établissements pénitentiaires que, les conditions de détention se sont beaucoup dégradées et qu’elle a relevé la pratique masquée d’actes de torture et de traitements cruels et inhumains. Il y a donc encore beaucoup de chemins à parcourir pour arriver à un niveau acceptable.
Droits de l’homme : encore un long chemin à parcourir
Les citoyens, dans leur grande majorité, ne sont pas conscients de conditions carcérales ou plutôt, ils en ont entendu parler, mais tant qu’ils n’e sont pas confrontés à des situations les amenant à les subir, ils préfèrent ne pas y penser. Madagascar ne fait pas partie de ces pays qui font la une de la presse internationale pour les exactions qui y sont commises. En matière de non respect des droits de l’homme, on trouve bien pire dans le monde. On ne dénonce pas de tueries de masse ou de massacres, on ne parle pas de camps de concentration, mais les exactions existent. Elles sont faites par des détenteurs de l’autorité qui agissent impunément. Le CNIDH rappelle dans son communiqué l’affaire d’Antsakabary où un incendie criminel aggravé de pillage et d’actes de tortures commis par des agents de la force publique n’a donné lieu à aucune poursuite. La presse en a bien entendu parler, mais l’affaire semble avoir été étouffée. Aujourd’hui, personne n’évoque plus cette descente meurtrière qui a fait plusieurs victimes innocentes. Ce sont ces genres d’actes que le CNDIH entend mettre en exergue et qui aujourd’hui, ne seraient plus couverts par la hiérarchie. A un niveau moindre, on rencontre aussi des abus qui ne sont jamais dénoncés. « la détention provisoire prolongée et la mise en garde à vue prolongée légitimisent parfois les actes de torture et de traitement cruel » . Un atelier organisé par le CNIDH et l’ACAR Madagascar, en collaboration avec le haut commissariat des nations unies aux droits de l’homme a permis hier de cerner tous ces problèmes.
Patrice RABE