La musique des convergences de Drwina passera au 44 Bistrot Tsaralalana, vendredi soir. Un concert « au grand complet » signale l’organisation. À ces heures où l’enfermement sur soi, l’isolement moral, la consommation érigée au rang de valeur sociale, où chacun tire sur sa couverture… dans une société malgache laminée par la précarité et qui est devenue un loup pour elle-même, Drwina est un de ces signes qui incitent encore à y croire. Sa musique est un soleil en hiver, enracinée dans ses terres et ouverte aux vents et aux chaleurs venus d’ailleurs. De ses premiers pas dans la capitale, l’artiste laissait présager de belles promesses. Depuis toujours, surtout depuis que Madagascar est entré dans l’ère compact disc, exploiter ses propres richesses musicales était un potentiel réel pour s’exporter. Longue est la liste des groupes malgaches qui ont conquis le circuit international de cette manière, D’gary, Vaovy, Justin Valiha, etc… Drwina fait partie de cette mouture. En faisant appel à l’« antsa » – pratique musicale traditionnelle mêle parfois l’improvisation -, le griot et le jouissif. L’artiste le combine avec plusieurs tendances modernes africaines et américaines. Ensuite, il faut voir toute sa puissance scénique, d’une explosivité maîtrisée, pour se rendre compte du savoir-faire de sa formation.
Maminirina Rado