La confiance a disparu. Marc Ravalomanana a confirmé le retrait de son soutien au régime du président Hery Rajaonarimampianina dans le journal New York Times. Il semble exaspéré sur son cas d’exilé politique après avoir donné son appui sans condition au lendemain de l’investiture du nouveau président de la quatrième République. L’ancien président profite de la rencontre à la Maison Blanche du président Barack Obama avec la quarantaine de chefs d’Etat africains dont le président malgache pour attirer l’attention sur son cas et pour retirer sa confiance au régime en place qui ne lui permet pas encore de revenir au pays malgré l’existence de l’ article 20 de la feuille de route de sortie de crise de septembre 2011 non appliqué jusqu’à présent.
Du pain sur la planche
Marc Ravalomanana espère sans doute que les Etats-Unis qui ont invité Hery Rajaonarimampianina à ce sommet des Chefs d’ Etat soient attentifs à son cas lorsqu’il demande aux bailleurs de fonds de garder leurs sanctions tant que la feuille de route ne soit pas entièrement réalisée. Les Etats-Unis, en effet, est l’un des pays au monde qui ne tolère en contrepartie de leurs aides aucune infraction à l’ordre constitutionnel et aux droits de l’homme. Ils ont été fermes et sévères dans la condamnation du coup d’Etat de 2009 qui a entraîné la suspension de Madagascar de l’AGOA. Le putsch avait chassé du pouvoir Marc Ravalomanana qui a toujours été considéré comme un poulain des Etats- Unis et des pays anglo-saxons. Mais si les Etats-Unis ont toujours été attentif à son cas, ils ont reconnu les élections démocratiques qui se sont déroulés en novembre 2013 donnant la victoire au président de la République actuel. La tournée diplomatique de ce dernier aux Etats-Unis au lendemain de son investiture fut un succès qui a de nouveau resserré les liens avec la promesse du retour à l’AGOA qui fut acquis le 26 juin dernier. Hery Rajaonarimampianinana qui fait de la réconciliation nationale l’une de ses principales priorités est en train de voler la vedette auprès des Etats-Unis à l’ancien président Marc Ravalomanana. Il ne néglige pas le cas particulier de Marc Ravalomanana mais a priorisé en faveur des 20 millions de malgaches ses actions. Les temps changent avec le retour de la démocratie. Les bailleurs de fonds ont enlevé une à une leurs sanctions envers Madagascar. C’est depuis seulement quelques semaines que le pays peut se réjouir de ne plus avoir d’obstacles pour son développement. Mais la situation politique demeure délétère à cause des problèmes non résolus. Le président de la République aura fort à faire sur ce plan à son retour au pays.
Zo Rakotoseheno