
Même si un léger mieux est constaté, le désengorgement du port de Toamasina continue de nuire dangereusement à l’économie nationale
La Grande Braderie de Madagascar débute aujourd’hui au Palais des Sports. La Foire Fouille quant à elle commencera demain au Village de la Francophonie Andohatapenaka. Les traits communs de ces deux événements, c’est que les participants sont pour la plupart des petites et moyennes entreprises.
Bloquées. Malheureusement, certains d’entre ces opérateurs ne vont pas pouvoir participer à ces événements commerciaux qui leur permettent pourtant, d’habitude de faire beaucoup plus de chiffres d’affaires en quelques jours. Et pour cause ? Leurs marchandises sont bloquées au port de Toamasina et ils sont tout simplement obligés de se désister. Avec regret bien entendu, puisque le manque à gagner se chiffre à plusieurs millions d’ariary pour ces petites entreprises. Mais les grandes victimes, ce sont aussi les moyennes et grandes entreprises utilisatrices du port de Toamasina. Le désordre qui règne au port depuis un peu moins de quatre mois provoque des centaines de millions d’ariary de manque à gagner. « Si les problèmes ne sont pas résolus dans les jours qui viennent, on sera probablement obligé de passer au chômage technique » explique un dirigeant d’entreprise.
Désastreuses. Et pourtant, à l’heure actuelle et malgré les mesures prises depuis la semaine dernière, la situation ne s’améliore pas. Pour rappel, presque la moitié des grues disponibles ne sont pas opérationnelles, des problèmes de connexion ralentissent les procédures, les opérations à quai durent jusqu’à six jours et des bateaux restent en rade jusqu’à 15 jours. Et les conséquences sont désastreuses puisque des bateaux ont été par exemple obligés de faire demi-tour pour débarquer les containers dans les ports des îles voisines. Du coup, les usines ne sont plus approvisionnées régulièrement, le ravitaillement du marché local ne se fait plus normalement. Et le plus grave c’est que certains produits vitaux comme les médicaments ne sont plus livrés dans les conditions normales et leurs prix risquent de grimper. Sans compter les surcoûts provoqués par les frais de magasinage et les pénalités de retard.
Mesures d’urgence. Interpellée par les opérateurs économiques, l’Administration a réagi. Le ministère des Transports et de la Météorologie a réuni la semaine dernière les usagers du port et des mesures d’urgence ont été prises. Il s’agit essentiellement de mettre en place une meilleure coordination entre toutes les entités intervenant dans la gestion des flux de containers comme Gasynet, MICTSL et les douanes. Les douanes ont par exemple décidé d’assurer une permanence le samedi pour accélérer le dédouanement. Un léger mieux a été en tout cas constaté ces derniers jours. Mais le problème est encore loin d’être résolu. Hier, par exemple, la restitution des containers vides n’a pas pu se faire et les camions devaient attendre plus de trois heures avant de pouvoir entrer dans le port. Et ce, en raison du fait qu’un seul sur les six RTG, le matériel qui sert à déplacer les containers, était fonctionnel. En somme, les problèmes traversés par le port de Toamasina sont surtout d’ordre matériel et organisationnel. Les solutions définitives viendront à moyen terme.
R.Edmond.