201 milliards d’Ariary. C’est ce que coûte à l’économie malgache, chaque année, le mauvais assainissement. Une perte annuelle réduite à zéro si le pays atteignait le stade d’assainissement total, sans défécation à l’air libre, avec une population qui adopte les comportements favorables à l’hygiène. En effet, le faible accès à l’eau potable, à l’assainissement, ainsi que l’hygiène médiocre, impactent directement sur l’économie à travers les coûts que représentent les décès prématurés, notamment d’enfants, pour cause de maladies diarrhéiques, les pertes de productivité, l’absentéisme scolaire, et bien d’autres situations imputables au problème d’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène.
- La coalition Diorano-WASH regroupant tous les acteurs du secteur EAH, œuvre depuis des années au développement de ce secteur. Cependant, jusqu’ici, les progrès réalisés en matière d’accès à l’eau, l’assainissement et l’hygiène (EAH), restent timides. Désormais, la coalition qui tient depuis hier, et pour deux jours, son assemblée générale à l’Hôtel Panorama, adopte une nouvelle approche : aborder la problématique de l’EAH en se basant sur les éléments clés du plan d’engagement stratégique (PES), lequel vise avant tout le changement de comportement. « Le problème est maintenant pris par l’autre bout, c’est-à-dire, en finir avec le concept d’éternels assistés qui attendent les ressources fournies par les partenaires avant d’agir, mais à l’inverse, commencer par mettre en valeur le potentiel que représente la population en lui faisant comprendre les enjeux de ce problème d’eau-assainissement-hygiène, et susciter chez elle un changement de comportement », explique Jean Herivelo Rakotondrainibe, coordonnateur national de Diorano-WASH.
A la portée. Ce rendez-vous de tous les acteurs du secteur EAH à Madagascar se veut ainsi être un haut lieu de réflexion, de concertation, d’échanges et de partage pour les plus de 150 participants des 22 régions représentant les entités étatiques, l’organisation de la société civile, le secteur privé et tout autre secteur concerné. Leurs préoccupations majeures sont ainsi liées à l’avancement des actions menées par la coalition et d’autre part, au raffermissement de sa vision et mission dans le développement du secteur. L’objectif est alors de coordonner les actions et veiller à l’alignement du programme de la coalition sur celui des objectifs de développement durable. Tout cela, en vue d’atteindre les objectifs de Madagascar, notamment celui de 2018 pour l’assainissement total et celui de 2025, échéance fixée pour l’accès à l’eau potable pour toute la population malgache, incluant les couches les plus pauvres et celles jusqu’ici restées exclues. Un objectif nullement hors de portée, estime le coordonnateur national de Diorano-WASH, si le pays s’en donne les moyens.
Hanitra R.