
40% n’ont pas accès à un service d’assainissement de base adéquat
Hier, 10 juin 2020, l’organisation de la société civile du secteur de l’eau (OSCEAH) et WaterAid ont tenu un plaidoyer devant les sénateurs au sénat à Anosy. Intervention pendant laquelle il a été mis à jour, d’après une étude récente que 57% de la population malagasy n’a pas accès à une source d’eau améliorée, six personnes sur dix boivent de l’eau contaminée par des E Coli, c’est-à-dire des matières fécales, et quatre individus sur cinq n’ont pas accès à un service d’assainissement de base adéquat.
Des résultats d’enquêtes glaçants pour les sénateurs qui ont été tenus en haleine durant toute la durée du plaidoyer. Les chiffres alarmants du secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène ont poussé l’OSCEAH à s’entretenir avec ses hommes de loi et conseillers du gouvernement, afin d’augmenter le budget 2020 alloué au secteur de l’EAH, sachant que la loi de Finances 2020 passera bientôt devant cette entité législative pour être rectifiée. Selon Aurel Clyde Rabehanta, chargée de communication de WaterAid : « le secteur de l’eau est fondamental pour le développement. Peu importe que nous ayons une tonne de nourritures, si nous n’avons pas accès à l’eau potable, nous restons exposés à des maladies mortelles comme la diarrhée. Et sans service d’assainissement de base adéquat, des parents continueront toujours d’envoyer leurs enfants chercher de l’eau à des kilomètres au lieu de les scolariser », a-t-elle avancé. Il est donc plus que nécessaire de réviser la loi de Finances 2020 afin qu’elle puisse mettre au premier plan, le secteur de l’Eau selon l’OSCEAH et WaterAid.
L’eau face au Covid-19. Dans le contexte actuel où la lutte contre la pandémie de Covid-19 atteint les sommets, le respect des gestes barrière qui consiste à se laver les mains avec de l’eau et du savon ne serait qu’utopie. « Si 14.500.000 Malagasy n’ont pas accès à l’eau, 19.700.000 ne disposent pas de lave-mains chez eux, comment comptons-nous combattre cette pandémie ? », a demandé le Dr Odile Michèle Randriamanjara, directeur Pays de WaterAid Madagascar. Tout cela mérite réflexion selon cette dernière. « Vous avez le rôle et le pouvoir de changer cette situation en interpellant et en conseillant le pouvoir exécutif afin que le secteur EAH figure parmi les priorités gouvernementales vu son caractère vital », s’est-elle adressée aux sénateurs. Et Aurel Clyde Rabehanta d’annoncer :
« il faudrait au minimum 174 millions d’USD pour assurer toutes les activités relatives à l’eau, l’assainissement et l’hygiène dans le pays pour cette année », avant de noter qu’il s’agit d’un investissement et non d’une dépense inutile.
Ce plaidoyer effectué, il reste à savoir si les sénateurs en tiendront compte lorsque la loi de Finances rectificative sera devant eux.
Anja RANDRIAMAHEFA