
Plus de 50% des Malgaches n’ont pas encore accès à l’eau potable et quasiment autant continuent à déféquer à l’air libre. En dépit des nombreux engagements pris en faveur de l’eau et l’assainissement, la situation évolue trop lentement et les efforts éparpillés. La société civile enclenche la vitesse supérieure.
Une plate-forme de la société civile œuvrant en faveur de l’eau, l’assainissement et de l’hygiène (EAH) est actuellement en gestation. Une structure symbolisant l’institutionnalisation de la société civile appelée à devenir une force d’interpellation et de proposition face à une situation locale qui ne laisse pas encore transparaître les réelles retombées des actions en faveur du secteur EAH sur les populations. Une réunion s’est tenue, hier, à l’Hôtel Panorama, en vue de décortiquer les tenants et aboutissants de cette mise en place de la société civile EAH. « La plate-forme de la société civile en charge de l’eau, l’assainissement et de l’hygiène aura son rôle à jouer comme étant une force d’interpellation et de proposition par rapport aux engagements de l’Etat et des bailleurs de fonds en faveur du secteur EAH. Sa mise en place inclut également celle d’un système permettant un suivi de la concrétisation des engagements pris, dans l’objectif d’assurer le bien-être de la population », explique Lovy Rasolofomanana, représentant résident de WaterAid Madagascar.
Engagement. A Madagascar, l’engagement pris par l’Etat et suivi par nombre d’acteurs du secteur, vise l’horizon 2025 où chaque Malgache aura, d’une part, accès à l’eau potable et aux infrastructures d’eau et d’assainissement, et d’autre part, adopte les comportements favorables à l’assainissement et à l’hygiène. A 10 ans de cette échéance, le chantier reste titanesque. En effet, les volets politiques, stratégiques et financiers de ce secteur, pourtant stratégique en termes de développement, n’ont pas, jusqu’ici, laissé entrevoir un réel décollage suffisamment important du secteur EAH, à la hauteur des engagements pris. La population, pour sa part, reste peu engagée.
Cette situation résulte d’un certain éparpillement des actions. L’Etat, tenu à des résultats dictés par le plan national de développement, veut être sur tous les fronts. Les entités œuvrant dans le domaine EAH, quant à elles, interviennent selon leurs propres visions et missions. Les actions de chacun de ces acteurs gagneraient ainsi à être davantage orientées sur les besoins réels de la population, tandis que les ressources affectées par chacune de ces entités, davantage optimisées. C’est à ce niveau que l’existence d’une société civile forte prend tout son sens. Institutionnalisée et acceptée par tous les acteurs, elle est appelée à jouer pleinement son rôle. La plate-forme de la société civile EAH inclura ainsi des organisations volontaires sans but lucratif et indépendant vis-à-vis des sociétés étatique et politique, des partenaires techniques et financiers et du secteur privé. Elles peuvent être en même temps des prestataires de service, des ONG à but non lucratif visant l’éducation et la participation des citoyens ou des associations œuvrant pour la promotion du secteur EAH.
Hanitra R.