L’eau, l’assainissement et l’hygiène constituent les bases du développement socio-économique. Une base qui est loin d’être atteinte pour le pays où l’accès à ce triptyque relève encore du luxe pour une bonne partie de la population.
Les secteurs sociaux sont-ils devenus les parents pauvres des dépenses publiques en 2024 ? Une question légitime lorsque l’on lit le document relatif à l’analyse des lois de finances rectificatives 2024 faite par le Collectif des Citoyens et des Organisations Citoyennes (CCOC). Cette entité affirme, en effet, sa préoccupation face à une baisse drastique du budget alloué à ces secteurs. Tous les ministères sociaux enregistrent un cumul de coupe budgétaire de 1 100,6 milliards d’ariary. Dont celle du ministère en charge de l’eau, assainissement et de l’Hygiène (EAH) qui est la plus importante avec une baisse des dépenses de 48,7%, soit en tout et pour tout des dépenses prévues de 306,1 milliards d’ariary.
Nord-Sud
L’EAH est suivi par le ministère de la population qui voit son budget réduit de 39,7%. Si le secteur de la santé enregistre une baisse budgétaire de 36,7%, celui de l’éducation (les trois ministères confondus) affiche -14,8%. Les sabrages budgétaires observés dans les secteurs sociaux sont aux antipodes des discours relatifs à la volonté (tant prônée) de promouvoir et de développer le capital humain dans le pays. Ce, lorsque l’on sait que l’éducation, la santé, la population ou encore l’eau, l’assainissement et l’hygiène en constituent « la principale base ». La priorisation des secteurs sociaux semble encore être du domaine « du verbe ». La traduction de « la volonté » par un budget reflétant la cohérence entre les besoins réels des secteurs et les stratégies ainsi que les politiques n’est, du moins, pas encore pour cette année.
José Belalahy