
La biodiversité marine n’est pas armée pour faire face aux menaces très sérieuses que représente la pollution des mers et des océans.
Le déversement marin d’hydrocarbure survenu à l’île Maurice le 6 août 2020 a rappelé le danger que représente tel évènement pour les ressources écologiques. Un danger omniprésent pour les mers et côtes malgaches étant donné que « 30% du pétrole brut mondial, soit plus de 700 millions de tonnes, transitent chaque année entre les Seychelles, Madagascar, Mayotte et les Comores. Des produits qui partent depuis le Moyen-Orient pour rejoindre l’Europe et l’Amérique ». En effet, pas moins de 7.000 navires, dont environ 8 Very Large Crude Carrier (VLCC) ou gros cargos pétroliers par jour, longeraient le Canal de Mozambique et passeraient entre l’Archipel des Comores et les Atolls de Seychelles. Pour Madagascar et selon des données recueillies auprès d’une source concordante, « 39.980 navires ont été enregistrés dans les ports et la zone économique exclusive malgaches entre janvier et décembre 2020 ». La même source de faire également savoir que « les navires répertoriés sont ceux disposant du système d’identification automatique ». Avant de faire savoir « qu’il y a en moyenne, chaque jour, 110 navires qui sillonnent la zone et les ports malgaches ».
Moyens. Les risques de pollution marine quotidienne sont toutefois pris en considération par le pays via plusieurs dispositifs tel un système de surveillance des activités et évènements marins mis en place et une loi 2004-019 portant mise en œuvre des conventions internationales relatives à la protection de l’environnement marin et côtier contre la pollution par les déversements des hydrocarbures. La Grande Île dispose également d’un Organe de Lutte contre l’Événement de Pollution ou OLEP. Rattaché au ministère de l’Environnement et du Développement durable, cet organisme compterait actuellement un centre national et 13 centres régionaux répartis dans quelques régions du pays. Outre lesdits centres, l’organisme disposerait de 5.000 agents formés à faire face à d’éventuels événements de pollution marine. Des formations sont d’ailleurs organisées chaque année afin de constamment renforcer les capacités des équipes sur terrain à affronter le pire. Si les ressources humaines sont là, l’organisme souffrirait de la vétusté des matériels et équipements.
José Belalahy