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dimanche, septembre 14, 2025
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Ebola : Capacité d’isolement et de diagnostic à l’Institut Pasteur de Madagascar

En cas de survenue de cas suspect d’infection par le virus Ebola à Madagascar, la capacité d’isolement et de diagnostic en urgence et de manière sécurisée, est déjà en place à l’Institut Pasteur de Madagascar.

Des kits « Ebola » ont déjà été constitués pour prendre en charge les malades, en cas d’éventuelle survenue de cas suspects de contamination par le virus Ebola à Madagascar. Nous n’en sommes pas encore là, heureusement, car aucun cas suspect et aucun cas confirmé n’est enregistré à Madagascar à ce jour. Les dispositions pour faire face à une telle situation ont, toutefois, déjà été prises à l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) et les capacités diagnostiques sont déjà en place. C’est ce qui a été appris, mardi soir, à l’Institut Français de Madagascar, lors de la conférence-débat organisée par l’IPM sur le virus Ebola et les risques d’émergence de ce virus dans le pays. Le moment pour les intervenants, dont le directeur de l’IPM Christophe Rogier, de dresser un vaste état des lieux sur le virus Ebola, de sa découverte et son historique à l’épidémie actuelle qui sévit en Afrique de l’Ouest.

Moins de 4 heures. Les kits Ebola dont il a été fait mention par l’IPM sont constitués de trois kits de 96 tests, dont les résultats peuvent être disponibles en moins de 4 heures. Par ailleurs, des équipes de soignants et d’épidémiologistes ont déjà été formées à la prise en charge de malades et de leurs contacts. Bref, une série de dispositions qui aideront à maîtriser, dès le premier cas suspect, la propagation du virus, en cas de confirmation. L’expérience du Nigéria qui a su maintenir à 20 le nombre de cas, montre que la diffusion du virus Ebola peut être évitée.  Pour Madagascar, l’introduction du virus Ebola dans le pays pourrait se faire par l’arrivée d’un voyageur infecté, expose le directeur de l’IPM, Christophe Rogier. Avant de rappeler qu’à ce jour, il n’y a pas de vol direct entre les trois pays les plus touchés actuellement par Ebola, à savoir le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée. Si un cas survenait, les risques de diffusion du virus dans la population résideraient dans les comportements à risque (contact direct avec un sujet infecté, vivant ou décédé), et les pratiques de soins défaillantes. Certaines pratiques traditionnelles – tels les rites funéraires – devraient ainsi être adaptées à la lutte contre le virus.

Mesures. Par ailleurs, il importe d’observer quelques règles pour minimiser les risques d’émergence du virus. L’accueil des voyageurs en fait partie, avec obligation de déclaration des pays visités dans les jours précédents. La prise de la température à l’arrivée des voyageurs est également une mesure importante, et surtout le suivi de ceux en provenance des pays infectés et ce, pendant 21 jours, délai maximum d’incubation du virus. Et enfin, le pays doit être capable d’isoler les cas suspects et de diagnostiquer en urgence et de manière sécurisée. Rappelons que le virus se transmet par les liquides biologiques (sang, sueur, vomissures, selles, crachats, sperme…) et par les objets contaminés ainsi que par les animaux infectés. Il ne se transmet pas par l’air et la respiration, ni par l’eau ni par les contacts courants, ni par les insectes tels les moustiques.

Exagéré. Le directeur de l’IPM a réitéré à l’occasion de la conférence-débat à l’IFM, ce qu’il a déjà affirmé après le « classement » par une étude britannique, de Madagascar parmi les pays « à haut risque de transmission enzoonotique ». Une conclusion exagérée, affirme-t-il, dans la mesure où il s’agit d’une prédiction basée sur l’existence à Madagascar, de chauves-souris. Or, sur la base des conditions géoclimatiques et de la distribution des espèces de chauves-souris, réservoirs du virus, les espèces de chauves-souris à Madagascar, n’ont pas pu hériter des virus de celles d’Afrique, celles de Madagascar étant différentes de celles d’Afrique. L’évolution de ces espèces sur le continent et dans la Grande Ile est différente, l’un étant séparé de l’autre depuis 160 à 180 millions d’années alors que l’émergence du virus Ebola en Afrique a eu lieu il y a moins de 1000 ans. A ce jour, plusieurs centaines de chauves-souris ont été testées négatives à Madagascar.

Hanitra R.

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