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dimanche, décembre 1, 2024
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École Supérieure Polytechnique d’Antsiranana : La grande oubliée de l’enseignement supérieur

Des étudiants de l’ESPA sont venus à Antananarivo par leur propre moyen pour exposer leur projet de recherche axé sur le développement

Les matériels et équipements nécessaires pour les travaux pratiques ou encore les exposés dans le cadre des travaux de mémoire sont à la charge des étudiants.

« La formation est en grand danger à l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antsiranana (ESPA) ». Interpellation du Docteur Ingénieur, Paul de la Croix Rabemananjafy, enseignant auprès dudit établissement face à la situation qui y prévaut depuis des années. Interpellation lancée dans le cadre du salon des ingénieurs et qui entend réveiller les autorités étatiques sur « l’état de délabrement » de l’enseignement auprès de cette école d’enseignement supérieur qui a, jadis, fait la renommée de Madagascar. Selon les dires du Docteur Ingénieur Paul de la Croix Rabemananjafy, « l’ESPA fait actuellement face à diverses problématiques majeures ». Entre autres, le manque d’enseignants pour prendre en charge sept mentions composées de dix-sept parcours. Soit « 85 enseignants dont une trentaine de permanents pour environ 1 200 étudiants » de la première à la cinquième année. Les problématiques en matière d’équipements et matériels de laboratoires viennent s’y ajouter. Des besoins existentiels pour un établissement qui forme des techniciens supérieurs et ingénieurs, mais qui n’existent malheureusement pas si l’on se fie aux explications de notre source. « Les exposés dans le cadre des travaux de mémoire sont à la charge des étudiants. Cela peut s’élever jusqu’à trois millions d’ariary. Sinon, on ne peut rien faire. On peut, certes, faire des programmations et des simulations numériques. Mais ce n’est pas suffisant pour un cursus d’ingénieur » déplore l’enseignant. La situation impacterait de façon négative la qualité de l’enseignement.

Laissée pour compte

L’entretien avec le Docteur Ingénieur Paul de la Croix Rabemananjafy a permis de savoir que « cela fait environ dix ans que l’Etat n’a alloué, comme financement à l’Ecole Supérieur Polytechnique d’Antsiranana, que les salaires des enseignants ». Face à une telle situation, l’enseignement ne suivrait pas la tendance et les évolutions technologiques actuelles. Ce, au détriment des étudiants qui seraient intéressés par les offres proposées par l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antsiranana. « Beaucoup de jeunes éprouvent l’intérêt de poursuivre leurs études supérieures auprès de l’ESPA. L’on a déjà reçu un millier de candidats en première année. Actuellement, l’on n’en reçoit plus que 500 voire moins », nous confie notre source. Par ailleurs, du côté des débouchés, aussi bien pour les stages professionnels qu’en matière d’emplois, les étudiants de cet établissement d’enseignement supérieur se heurteraient également à des problématiques majeures. « Il n’y a pas d’industries. Si jamais les étudiants sont intéressés par Ambatovy, ce n’est pas gagné non plus et Rio Tinto est très loin. Tandis que la SECREN est en faillite. Donc, les étudiants ne disposent pas de beaucoup de marges de manœuvre », conclut le Docteur Ingénieur Paul de la Croix Rabemananjafy.

José Belalahy

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