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samedi, juillet 6, 2024
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FIDA : Le prix « Gender Awards » décerné au programme FORMAPROD

Tous les deux ans, le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) attribue un prix « Gender Awards » aux projets et programmes  financés par cette institution financière internationale. 

Ce prix promeut de façon innovante l’aspect genre et en particulier l’autonomisation des femmes et des jeunes. En 2023, pour la division ESA (East and South Africa), ce prix a été décerné au programme FORMAPROD (Formation Professionnelle pour l’Amélioration de la Productivité), un outil du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage pour le développement de compétences de la future génération de producteurs malgaches. « La remise de prix aura lieu le 14 février prochain au siège du FIDA à Rome en Italie », a annoncé Hary Lala Rakotonaivo, coordonnateur national du programme FORMAPROD lors d’une entrevue avec la presse hier.

105% des objectifs fixés. Le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage favorise l’acquisition de compétences des producteurs, tout en priorisant les femmes et les jeunes, en créant le FORMAPROD dont la mission consiste à mettre en œuvre la stratégie nationale de Formation agricole et rurale (FAR). « Ce programme vise en même temps l’augmentation des revenus et l’amélioration de la productivité des jeunes hommes et femmes embrassant une carrière dans les métiers ruraux. Après dix années de mise en œuvre, le programme FORMAPROD a accompli sa mission en formant 105 000 jeunes ruraux éparpillés dans nos 14 régions d’intervention pour devenir professionnels dans la production agricole. Ce qui représente en tout 105% des objectifs fixés au démarrage du programme. Parmi ceux-ci, près de 50% des bénéficiaires sont des femmes. En effet, les approches stratégiques adoptées ont favorisé la participation de la gente féminine ainsi que son autonomisation économique et sociale à travers la création d’auto emploi et son implication à la vie de leur communauté », a-t-elle fait savoir.

Formations de proximité. À titre d’illustration, « les dispositifs de formation agricole et rurale ont été rénovés via la mise en place des structures de pilotage et de gouvernance de la FAR. Le renforcement des capacités des formateurs, l’harmonisation et la promotion de la démarche qualité de la FAR, mais surtout l’adaptation des formations aux contextes socio-économiques des jeunes ruraux, ne sont pas en reste. Et parmi les innovations apportées par le programme,  on parle notamment de la combinaison d’une maîtrise d’ouvrage territoriale de la FAR pour considérer les orientations de développement des collectivités territoriales en cohérence avec la politique nationale de la décentralisation et de la promotion des formations de proximité. Ce qui a permis aux jeunes ayant des difficultés de quitter leur village, en particulier les mères de famille qui sont les cibles privilégiées du FIDA, de bénéficier de formations de qualité et répondant à leurs besoins. Il convient de noter que ces formations de proximité constituent des formations par apprentissage délivrées par des tuteurs qui sont des producteurs chevronnés dont la compétence pédagogique est renforcée par le ministère de tutelle et FORMAPROD lui-même via un référentiel de formation dédié. En outre, des formations délocalisées réalisées par les formateurs des centres de formation agricole au niveau des localités des jeunes, ont été développées », d’après toujours ses explications.

Adoption du GALS. Et lui de préciser que le programme prodigue des formations professionnelles adaptées au niveau scolaire de chaque apprenant et liées à son projet. En plus, un appui matériel est offert ou promoteur de projet pour l’application et/ou le démarrage de son activité, sans oublier un accompagnement pour l’effectivité de son installation. Ce n’est pas tout ! FORMAPROD est le premier programme qui a adopté le GALS (Gender Approach Learning System), une approche développée par le FIDA dont l’objectif est l’autonomisation de femmes très vulnérables. « Mais cette approche a été enrichie par le Programme en y intégrant les volets nutrition, environnement et changement climatique. Combiné avec le GVEC (Groupement Villageois d’Entraide Communautaire), le GALS a optimisé l’installation et l’extension des activités de production des jeunes ruraux surtout les femmes, même ceux qui ont de très faible niveau d’éducation. En effet, cette approche utilise les dessins pour permettre aux bénéficiaires même les analphabètes de visualiser leur vision et de structurer leur plan d’action tout en promouvant l’équilibre genre en matière de prise de décision sur les activités économiques à entreprendre et sur les dépenses à effectuer au niveau des ménages. Cette route de la vision constitue plutôt un business plan sous forme d’un dessin. La répartition des tâches familiales n’est pas en reste. Les femmes bénéficiaires deviennent même des leaders en ayant des places soit au niveau de leurs associations ou de leur collectivité territoriale décentralisée », a évoqué Hary Lala Rakotonaivo, coordonnateur national du programme.

Réaliser leur vision. Il faut savoir que les femmes bénéficiaires du programme FORMAPROD se lancent dans des spéculations ne nécessitant pas d’énormes investissements. On peut citer, entre autres, l’élevage à cycle court tels que l’élevage de volailles et l’élevage porcin. Certaines d’entre elles pratiquent les cultures maraîchères ou la riziculture. Dans la partie Sud de l’île, les femmes ayant reçu des formations professionnelles optent pour l’élevage des petits ruminants et la culture des patates douces à chair orange. « Quant aux retombées économiques positives de ce programme financé par le FIDA, une amélioration des revenus de l’ordre de 35% de plus est observée chez les femmes et jeunes formés comparée à ceux des non bénéficiaires du programme, selon une récente enquête d’effet.  En outre, bon nombre de femmes ont pu réaliser leur vision comme la construction d’une maison, la scolarisation de leurs enfants dans des écoles privées et l’extension de leurs activités.  Un changement de mentalité est également observé chez les femmes bénéficiaires. Elles deviennent des leaders et osent prendre des risques en demandant des crédits au niveau des institutions de micro-finance. Compte tenu de ces résultats positifs du FORMAPROD, le ministère de tutelle a encouragé la mise à l’échelle du programme surtout l’adoption du GALS par le programme DEFIS (Développement des Filière Inclusives) avec sa version étendue pour les ménages ainsi que l’édition d’une boîte à outils qui décrivent les approches promues durant la mise en œuvre », a-t-elle conclu.

Navalona R.

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