D’après son analyse, cet impôt symbolique vise dix millions d’individus. Ainsi, l’Etat pourrait percevoir 120 milliards d’Ar par an.
Eddy Ramanirabahoaka, membre de la diaspora malgache en France, a indiqué lors de la conférence de presse tenue hier à Antaninarenina, la nécessité de créer un « impôt symbolique ». Il s’agit d’une capitation payée par chaque individu, homme et femme, âgé de plus de 21 ans. Le montant de cet impôt n’est pas fixe, le minimum est de 1.000 Ar par mois, soit 12 .000 Ar par an, un taux plus élevé est vivement souhaité. La capitation doit être honnêtement collectée. Elle est obligatoire mais peut être symbolique avec une facilitation de son paiement.
Utilisation. Et Eddy Ramanirabahoaka de souligner que l’utilisation de cette somme faramineuse doit être effectuée dans la transparence et sous un contrôle très strict afin d’éviter les détournements de deniers publics. En outre, les recettes de cet impôt, a-t-il martelé, devraient être destinées à la promotion du bien-être des contribuables en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie par le biais, par exemple, de la construction d’infrastructures comme les routes, écoles, hôpitaux….
Développement. A Madagascar, si on se réfère à l’histoire, la taxe personnelle ou capitation a apporté des retombées favorables au développement du pays. Dès la première moitié du XIXe siècle émergeait une fiscalité basée sur des collectes de numéraires avec des objectifs ciblés. Dès le règne d’Andrianampoinimerina se développait par exemple le vola amidy basy (argent pour acheter des fusils) qui frappait les propriétaires d’esclaves. Un impôt personnel en numéraire était aussi exigé dans les provinces centrales d’administration directe. L’impôt du variraiventy isan-aina (grain d’argent individuel), capitation annuelle versée par les sujets libres, enfants et adultes, lors du fandroana (bain royal) ainsi qu’une série de taxes en numéraire, tels que les droits d’enregistrement des circoncisions et des mariages qui pesaient sur les Malgaches.
Régions. A la veille de l’année 1897 jusqu’à la fin de l’année 1901, l’organisation du pays, qui repose à la fois sur la corvée et sur l’impôt, reste encore proche de ce qu’elle était sous la monarchie merina. La capitation a d’abord été établie dans l’Imerina dès novembre 1896. Elle s’est étendue à peu près vers toutes les régions de Madagascar en 1898. Son taux varie du simple au double (2,50 à 5F). Elle frappe généralement les individus de sexe masculin de plus de seize ans, mais dans plusieurs provinces, elle est perçue aussi auprès des femmes.
Recueillis par Dominique R.