
Les élèves s’assoient à même le sol, les salles de classe et les infrastructures de l’établissement sont dans un état de dégradation avancée, les enseignantes et la directrice de l’école travaillent avec très peu de moyens. Mais peu importe, l’enthousiasme des élèves reste intact, tandis que les enseignantes, bien que motivées, aspirent à une meilleure situation pour leur école.
Cette réalité est celle de l’EPP (école primaire publique) de Tsongobory, dans la ville de Toliara. Depuis maintenant sept ans, certaines salles de classe sont dépourvues de tables -bancs, contraignant les élèves à s’asseoir à même le sol, les cahiers sur les genoux. Depuis quelques années, cette école primaire publique bénéficie de soutiens des partenaires. Le dernier en date est l’Unicef qui a construit, en 2019, une salle de classe pour le niveau préscolaire, nouvellement mis en place. Cette classe pour les moins de 6 ans a aussitôt suscité l’enthousiasme des parents d’élèves : le niveau préscolaire compte actuellement 84 élèves, placés sous les soins de quatre enseignantes. Ici, tout contraste avec les autres infrastructures : salle de classe et mobiliers scolaires en excellent état, sanitaires adaptés à la taille des enfants, un espace hygiène où les petits peuvent se brosser les dents après le repas à la cantine. Par ailleurs, les enseignants Fram (payés par l’association des parents d’élèves) de l’école bénéficient également d’un appui financier venant de l’Unicef.
Bond spectaculaire. Il faut savoir que les élèves de cet établissement sont quasiment tous issus de familles pauvres du fokontany de Tsongobory. « Les élèves venaient à l’école le ventre vide la plupart du temps, et étaient en haillons. Ce qui n’était pas sans conséquences sur leur état de santé et leur capacité d’apprentissage. Mais ces dernières années, avec ces appuis dont l’école a bénéficié, la situation a évolué et cela se voit à travers les résultats scolaires des élèves », confie la directrice de l’EPP Tsongobory, Soazanany Firose Sylviane. Effectivement, le taux de réussite à l’examen du CEPE a connu une hausse spectaculaire en l’espace de deux ans, avec un bond de 59% de 2017 à 2019. De 13% en 2016-2017. Le taux de réussite est passé à 69% au terme de l’année scolaire 2017-2018, et à 72% en 2018-2019. De plus, le taux d’abandon scolaire a connu une baisse considérable : de 21% en 2017 à 13% en 2019. La principale raison de l’abandon scolaire, l’an dernier, était alors l’épidémie de rougeole.
Les appuis de l’Unicef pour cette école ne datent pas d’hier car l’établissement a déjà bénéficié d’autres soutiens de la part de cette agence onusienne, entre autres, des kits urgences durant la période cyclonique de 2011, des kits scolaires et des équipements sportifs ainsi que des radios à manivelle en 2013. Avec ce récent soutien au préscolaire, c’est l’ensemble de l’école qui se retrouve revigoré. L’établissement attend avec impatience l’achèvement des travaux de construction de l’EPP « manara-penitra » actuellement en cours, à côté des actuelles infrastructures délabrées de l’école. L’EPP Tsongobory compte actuellement 492 élèves – avec une majorité de filles – et 18 enseignants dont deux enseignants Fram, tous deux étant des « non sub », ou ne bénéficiant pas des subventions du ministère de l’Education nationale.
Hanitra R.