« Il faudrait chaque année construire 2 000 écoles afin que tous les enfants malgaches en âge d’être scolarisés puissent avoir accès à l’éducation », dixit Paul Rabary, ministre de l’Education Nationale.
Malgré les efforts du gouvernement malgache quant à l’amélioration du monde de l’éducation à Madagascar, les défis à relever par le ministère de l’Education Nationale (MEN) s’annoncent encore nombreux et tous autant difficiles, pour les années à venir. Plusieurs critères permettent de le constater, et le ministre de tutelle, Paul Rabary, lui-même le reconnait. «Ne serait-ce qu’à l’accès à la scolarisation, un enfant en âge d’être scolarisé sur quatre ne va pas à l’école. Par ailleurs, sur dix enfants entrant au primaire, seuls trois arrivent à terminer le cycle complet. Et à tout cela s’ajoute le manque énorme d’infrastructures pédagogiques», se désole-t-il. C’était lors de sa participation au Forum Mondial sur l’Education à Incheon en Corée du Sud, au cours de la semaine dernière. Ce qui signifie déjà que l’éducation nationale pour Madagascar est encore dans une situation… critique. Et lui de rajouter qu’« il faudrait chaque année construire deux mille écoles à travers le pays pour que le monde de l’éducation à Madagascar se stabilise en termes d’infrastructures ». Mais à partir de quand, jusqu’à quand et avec quels moyens ? Toutes ces questions pourront être posées par les observateurs. Car faut-il également rappeler les nombreuses difficultés de ce département à fournir une éducation respectant les normes pour les élèves Malgaches ? Et pour ce qui est de la qualité de l’éducation, lui d’affirmer que 2/3 des enseignants du primaires sont des enseignants communautaires, qui de ce fait, n’ont pas reçu la formation pédagogique adéquate. Alors, en d’autres termes, le système de l’éducation malgache repose encore en grande partie entre les mains des enseignants non qualifiés. «Sans parler de l’insuffisance de matériels ainsi que de ressources didactiques pédagogiques».
Pierre angulaire. Toutefois, tout n’est pas pour autant perdu. Et c’est justement pour y remédier en quelques sortes que le MEN a participé à ce Forum Mondial sur l’Education. Alors, lors de son intervention, il a parlé de sa vision des Objectifs de Développement Durable (ODD) pour l’après 2015, ainsi que leur adéquation avec le système éducatif à Madagascar. Ainsi, lui de dire: «L’Education est la pierre angulaire du développement socio-économique d’un pays car elle aide les individus à avoir un emploi décent, accroît leurs revenus et améliore ainsi leurs conditions de vie, et également leur état de santé». En effet, dans le cadre du lancement de «La plus Grande Leçon du Monde», une initiative du «Project Everyone», visant à mettre au grand jour ces nouveaux objectifs mondiaux, une campagne d’envergure mondiale sera entreprise au mois de septembre, dans le but de les communiquer à sept milliards de personnes pendant sept jours. « Nous estimons pouvoir partager la Plus Grande Leçon du Monde à nos quatre millions d’élèves dans le primaire et le secondaire, qui sont dans la tranche d’âge de huit à quatorze ans», poursuit le ministre. Avant de conclure: «Quelques écoles que nous identifierons vont participer à l’initiative grâce aux supports et ressources pédagogiques existants dans le cadre du projet au cours de la semaine du 28 septembre 2015. Par ailleurs, je vais personnellement prendre part à une leçon dans une école».
Arnaud R.
