« Les professeurs de sport, les enseignants de gymnastique ont tendance à courber le dos devant les autres professeurs, à se faire tout petit pour ne pas dire invisibles », a exprimé le Secrétaire général de la Confejes Bourhama Ali Harouna lors de son passage à l’Académie nationale des sports. Une évidence que ce soit à Madagascar, en Afrique ou ailleurs. Mais pourquoi ? Pensent-ils que leur discipline ait une moindre valeur que les autres matières ? C’est totalement faux et c’est même le contraire. La santé, c’est le sport et dans le monde actuel, tout le monde se doit de pratiquer une activité physique.
Or, qui d’autres que les professeurs de sport peuvent exprimer leurs souhaits et leurs désirs ? A Madagascar, l’Education physique sportive est facultative à l’examen du BEPC. Elle devient obligatoire au baccalauréat. Et sauf si le nouveau bachelier va à l’Ecole normale Supérieure section Education physique et sportive, le sport en classe, c’est fini. Bien avant le bac, des lycéens paient des médecins pour être dispensés de sport. Dans les écoles, on paie si mal le professeur de sport ou pire, on appelle la maîtresse des primaires pour faire sautiller les enfants dans la cour et cela s’appellerait sport ! D’autres font courir les élèves dans un carré censé être un terrain de sport !
Tenue et attitudes correctes ? Autre réalité : les professeurs de sport se dénigrent eux-mêmes. Le look « survêtement ou short, chaussures de sport, sac-à-dos… » n’est pas incontournable. Cette tenue de travail est indispensable sur terrain. Mais en entrant dans un bureau, quand une tenue correcte s’impose, les professeurs de sport semblent croire que cette tenue sportive est la plus correcte. Ce n’est pas pour rien que les coaches des grandes équipes de football que nous voyons à la télévision se mettent en costume cravate ! Il s’agit de s’imposer.
Aux parents dont les enfants vont faire du sport à Mahamasina par exemple, essayez aussi d’aller faire un tour au moment où vos enfants font du sport. Si ce n’est pas le professeur de sport de vos enfants, c’est un autre professeur que vous allez voir : il fera courir dans les 10 tours de la grande piste des chevaux à vos gamins, et ils leur demandent de faire eux-mêmes les échauffements. Ensuite, un autre petit tour et des étirements et c’est fini. Certains vont même jusqu’à faire l’appel et partir juste après, laissant les jeunes s’amuser à Mahamasina. Ce n’est nullement pour dénigrer mais ce manque total de professionnalisme est latent chez certains enseignants de sport. Certains mais pas tous. Pourtant ces « certains » suffisent amplement à encore faire dégringoler le métier. A qui la faute finalement ? Les professeurs de sports sont les meilleurs ambassadeurs de leur métier tout comme ils peuvent être leurs pires ennemis.
Anny Andrianaivonirina
