Malgré les financements extérieurs importants, l’Etat affiche une insuffisance de ressources financières, visible à travers des retards de paiements des salaires des fonctionnaires. La dégringolade de l’ariary aggrave la situation.
Grève du personnel au Sénat début décembre, grève des membres du personnel des universités publiques au début de ce second semestre, etc. Toutes ces manifestations ont été causées par des retards de paiements de salaires, encore entraperçus ce mois de décembre. Bien que les directions générales en charge des impôts et des douanes affirment avoir atteint leurs objectifs de recettes, l’Etat manque visiblement de moyens. Les observateurs se demandent si les difficultés proviennent d’une insuffisance de ressources ou tout simplement de problèmes de gouvernance et de mauvaise allocation. Certes, l’Etat a du mal à assurer le paiement des dépenses incompressibles, alors qu’il faudrait également trouver des financements pour la réalisation des nombreux projets faisant l’objet de promesses présidentielles… Pour l’opinion, le limogeage du Directeur général des Finances et des Affaires Générales (DGFAG) pourrait être lié à cette situation. Alors qu’il s’agit d’un véritable poste clé, son intérim est assuré par un directeur : celui de la Gestion des Patrimoines de l’Etat. D’autres sources soutiennent que l’ancien DG est trop proche de la présidente de l’Assemblée nationale et que son limogeage aurait plutôt des dessous politiques.
Démission
À Antaninarenina, le département des finances publiques n’est pas le seul à connaître cette turbulence. Au niveau de l’autorité monétaire, des rumeurs qui datent du mois de juin 2022 refait surface. La démission du gouverneur de BFM (Banky Foiben’i Madagasikara) devient l’un des sujets brûlants commentés sur les réseaux sociaux. On cite la reprise de la dégringolade de l’ariary par rapport à l’euro et au dollar, l’inflation non maîtrisée, etc. comme étant des signes de mauvaise performance de la Banque centrale, notamment, en matière de politique monétaire. Mais le manque de ressources de l’Etat pouvant contraindre la BFM à prendre des mesures extrêmes est également cité comme cause probable d’une démission du gouverneur. Hier, cette institution a publié que le gouverneur Henri Rabarijohn reste en service, avec un agenda chargé en cette fin d’année. « Le 14 décembre, le Comité exécutif de BFM a procédé à la signature du formulaire d’engagement en faveur de l’éthique et de l’intégrité lors d’une cérémonie présidée par le Gouverneur… Le 15 décembre, la BFM a également clôturé le projet de Système de Management de Qualité, un ensemble de procédures dont l’objectif est d’améliorer les résultats en optimisant les performances. Enfin le 16 décembre voit se tenir la réunion ordinaire du Conseil d’Administration de BFM pour le quatrième trimestre 2022, présidé par le Gouverneur. Celle-ci porte notamment sur le budget 2023 de l’institution, en présence du Comité Exécutif, des administrateurs et de l’ensemble du Comité de direction, a communiqué la BFM. Une publication de communiqué qui semble être une manière pour cette institution d’indiquer que le gouverneur est en service et n’a pas l’intention de démissionner.
Antsa R.