
Les perspectives économiques de l’après Covid-19 s’annoncent plutôt sombres. A cause de la pandémie et des inondations en début d’année, un ralentissement au niveau de la croissance économique est observé.
Globalement, le taux de croissance économique est estimé à 0,8% dans la loi de finances rectificative, contre 5,5% dans la loi de finances initiale. Les trois secteurs économiques sont impactés différemment.
Priorité
“Au niveau du secteur primaire, la baisse se traduit par un taux révisé à 3.5%, contre 4.6% dans la LFI 2020” , lit-on notamment dans l’exposé des motifs de la LFR 2020. Un repli de 1,5 point de pourcentage par rapport à la LFI 2020 sera enregistré pour la branche agriculture, soit un taux de 4,1% dans la présente LFR, contre un taux de 5,6% prévu initialement. Néanmoins, ce secteur demeure une priorité pour l’État et bénéficie d’un appui particulier dans l’objectif d’assurer la sécurité alimentaire. Par ailleurs, la croissance de la branche « élevage et pêche » ainsi que celle de la branche sylviculture seront quasiment stables avec des taux respectifs de 2,2% et 0,8% comparables aux taux initiaux de 2,5% et 1%.
Rupture de stocks
Concernant le secteur secondaire, la pandémie a induit un bouleversement des échanges internationaux, entraînant la rupture de stocks des matières premières provenant majoritairement de la Chine et la baisse de la demande. « Ainsi, le taux de croissance de ce secteur sera affiché à 1,3%, contre un taux de 7,4% dans la LFI 2020. Ce sont les branches « textile », « matériaux de constructions » et « industrie extractive » qui seront les plus touchées, avec des taux de croissance négatifs respectifs de -5,1%, -2,1%, et -1,4%, s’ils s’élevaient respectivement à 10,5%, 6,% et 9,2% dans la LFI 2020. Malgré une forte baisse, la branche « industrie métallique » présentera une croissance modérée de 2,7%, contre un taux initial de 7,3%. Par ailleurs, les branches « électricité, eau, gaz », « alimentaire, boisson, tabac », « industries diverses » et « machine, matériels électriques » seront relativement épargnées, car celles-ci présenteront des taux de croissance respectifs de 8,9%, 5,0%, 1,7% et 1,5%, contre respectivement 9,6%, 5,3%, 2,5% et 2,0% dans la LFI ».
Le plus touché
Enfin le secteur tertiaire est le plus touché par la pandémie. La fermeture de toutes les frontières à l’échelle internationale a fortement atteint le secteur tertiaire lequel présentera une importante régression de son taux de croissance passant de 5,2% dans la LFI à -0,8% dans cette LFR. En effet, toutes les activités qui environnent les activités touristiques ont été troublées. Cela se reflète dans les taux de croissance des branches « hôtel, restaurant » et « transport », lesquels s’afficheront respectivement à -7,5% et -5,5%, versus 13,2% et 4,9% dans la LFI 2020. Toutefois, l’Etat prévoit des mesures pour la relance de ces secteurs. Les branches « BTP » et « commerce, entretiens, réparations » seront aussi, quant à eux, concernées par cette dégradation avec des taux respectifs de -1,8% et -3,7%, contre des taux affichés initialement à 11,0% et 2,0%. Par contre, la branche « poste et télécommunication » se portera bien malgré une légère baisse, puisque son taux de croissance sera à hauteur de 9,1% face à un taux initial de 10,4%.
Recueillis par R.Edmond.