Le 15 mars 2018, Lucien Botovasoa sera béatifié. Le week-end dernier, l’église catholique a présenté à l’EKAR François d’assise Andravoahangy, ce martyr laïc malgache dont la vie chrétienne exemplaire est présentée comme un exemple à suivre et une source d’inspiration.
Lucien Botovasoa, instituteur, a été assassiné par décapitation à Vohipeno, en 1947, au cœur des événements d’insurrection. Reconnu martyr par le Saint-Siège, le décret reconnaissant des miracles attribués à son intercession, a ouvert la voie à sa béatification. Né en 1908 et baptisé en 1922, Botovasoa est issu de l’une des toutes premières familles chrétiennes malgaches. Elève brillant, il est envoyé se former chez les jésuites de Fianarantsoa et devient instituteur paroissial en 1928. Deux ans plus tard, en 1930, il épouse à 22 ans, Suzanne Soazana qui a tout juste 16 ans. Le couple aura huit enfants. Pédagogue remarquable, sportif et musicien, il est également un modèle de vie chrétienne. Après avoir découvert un manuel de vie franciscaine pour les laïcs, il fonde la première communauté de tertiaires franciscains malgaches. Cette fraternité a changé son existence. Sa vie est désormais faite de pauvreté et de piété. Il jeûne deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi, se lève pour prier toutes les nuits à minuit et se rend à l’église dès 4h du matin pour prier jusqu’à l’heure de la messe matinale. Considéré comme traaître « pour avoir fraternisé avec les prêtres », il refuse, par ailleurs, de devenir secrétaire du MDRM.
Quelques mois avant son décès, il prédit sa mort à son entourage et prépare celui-ci à rester dans la foi. Le 16 mars 1947, le roi Tsimihono, qui règne sur le village où vit Lucien Botovasoa, décide sa mise à mort. Même au courant de ce qui devait arriver, il refuse de s’enfuir. Il mourra décapité le 17 mars et son corps, jeté dans la rivière Matitanana n’a jamais été retrouvé. Luvien Botovasoa est le deuxième laïc malgache béatifié, après Victoire Rasoamanarivo, béatifiée en avril 1989.
Hanitra R.