Partie prenante dans le financement de la mise en place de Ehoala Park, la Banque mondiale commence à se poser des questions sur le sérieux dans lequel ce projet est mené.
On en avait beaucoup parlé depuis 2009. Mais le projet Ehoala Park tarde à se dessiner. Ehoala Park, rappelons-le, est un des premiers projets de parcs industriels mis en place à Madagascar. A l’origine l’idée est de mettre à la disposition des potentiels promoteurs industriels locaux ou internationaux une zone industrielle de 400 Ha. Le projet Parc Ehoala fait suite à un partenariat public-privé impliquant d’une part, Rio Tinto QMM et sa filiale Port d’Ehoala SA, et d’autre part, l’Agence Portuaire, Maritime et Fluviale de Madagascar (APMF) et le Projet Pôles Intégrés de Croissance (PIC). L’Etat malgache, par le biais d’un financement de la Banque mondiale figure parmi les bailleurs de fonds.
Improductifs. Des fonds qui risquent d’être improductifs, puisque jusqu’à présent, aucun projet industriel n’a démarré. Et pourtant depuis 2013, des investisseurs se sont déjà prononcés, notamment pour des projets de gestion de containers, d’abattoir industriel et de transformation de fruits et miel. Des projets qui sont restés au stade de manifestation d’intérêt, puisque la mise en place des infrastructures n’a pas encore commencé. A l’origine du blocage se trouve visiblement une défaillance du Port d’Ehoala gestionnaire du parc et qui ne remplit pas visiblement ses obligations. Le partenariat prévoit en effet, une viabilisation complète du site d’implantation de chaque projet. Or, cette viabilisation n’est pas encore réalisée. « On nous demande un loyer d’un euro par m2 avant de pouvoir investir alors que le terrain n’est même pas viabilisé » explique un des promoteurs.
Avantages. En tout cas, la situation actuelle du parc Ehoala mérite une attention des autorités. En effet, le projet ne manque pas d’intérêt compte tenu du potentiel de création d’entreprises dans cette zone qui dispose d’un certain nombre d’avantages. Pour ne citer que sa proximité au Port d’Ehoala, qui est aujourd’hui le deuxième port en eaux profondes de la région Océan Indien. Le parc est aussi situé sur l’une des principales routes maritimes internationales et, possède ainsi une vocation à devenir un des principaux hubs de la région Océan Indien. L’essentiel actuellement, c’est que l’Etat arrive à gérer ce dossier afin que l’administrateur du Parc se mette en conformité par rapport à ses obligations afin de pouvoir laisser les investisseurs travailler convenablement.
R.Edmond.
