
Dans toute la Grande Île, notamment à Mahajanga, Antsiranana et Vohipeno, les musulmans se mobilisent pour aller à la mosquée pour célébrer la fête de l’Eid al-Adha (fête du sacrifice) aussi appelée Aïd el-Kebir, la grande fête.
Malgré la crise sanitaire, les Mahométans se sont entraidés pour mener à bien l’organisation festive. « L’année dernière, nous avons rencontré des difficultés pour célébrer l’Eid. Cette année, cela n’a pas été trop compliqué, Dieu merci. », a affirmé Karim Abbas, un chef religieux musulman.
L’Eid al-Adha est une fête commémorant la foi inébranlable d’Abraham (Ibrahim) à Allah (Dieu), symbolisé par l’épisode où il accepte de sacrifier, sur l’ordre de Dieu, son premier fils Ismaël, quoique le Coran ne précise pas s’il s’agit d’Isaac ou d’Ismaël. Dans la tradition judéo-chrétienne, cet épisode est appelé ligature d’Isaac, car le fils à sacrifier est Isaac. En guise de fête et de commémoration, les musulmans doivent sacrifier un animal herbivore. Le jour de Aïd el-Kebir constitue un jour de célébration dans la tradition prophétique musulmane. En effet, dès l’annonce de la vision de la nouvelle lune, les musulmans glorifient la grandeur de Dieu par le takbir. Il est également fortement recommandé de multiplier les aumônes et les cadeaux ce jour-là. D’après les spécialistes de l’histoire musulmane, cette fête est une récupération d’une tradition préislamique de sacrifice dans la vallée de Mina.
Les pratiquants ont également salué le gouvernement malgache, d’avoir décrété fériée, chômée et payée la journée d’hier. À présent, les musulmans se sentent intégrés dans les structures sociales, politiques, économiques, culturelles et institutionnelles. Cela relève d’une vaste entreprise qui exige l’action d’un large éventail d’acteurs à différents niveaux. La diversité des cultures et les trajectoires historiques parfois singulières des régions confèrent à chacun des valeurs spécifiques. En effet, les valeurs culturelles d’une communauté ne sont pas forcément partagées par ses voisins. Cependant, la diversité des valeurs n’empêche pas l’identification d’un socle de valeurs dans lequel se reconnaissent différentes cultures. Il s’avère qu’autant la notion de « coutumes » semble être acceptée d’office par la majorité des citoyens, autant il existe une grande ambiguïté autour de l’identification des valeurs. Des termes aussi variés que le respect, l’honneur, la fierté, l’amour du prochain et la spiritualité sont érigés comme des valeurs fondamentales dans la Grande Ile. Ces termes posent ainsi, outre la question de l’absence de consensus autour des valeurs traditionnelles, celle de la religion.
Il convient de rappeler que la société malgache a régulièrement pensé le « vivre-ensemble » en procédant à une hiérarchisation des valeurs produites par l’humanité et en promouvant celles qui répondaient le mieux aux besoins de son temps. Il existe des valeurs ancestrales. Ce sont celles qui ont fondé les différents projets de société des populations des régions au cours de leur histoire, ce sont celles qui marqueront la construction de l’avenir de Madagascar. Ces valeurs sont nombreuses, variées et surtout dynamiques sans pour autant être exclusives à une province ou à une région.
Iss Heridiny