Durant trois jours, du 14 au 16 décembre derniers à l’Hôtel Ibis Antananarivo, l’Institut Electoral pour une Démocratie Durable en Afrique (EISA) a tenu un atelier portant sur l’intégration du genre au sein des partis politiques. Un atelier à destination des 12 partis politiques représentés au sein de l’Assemblée nationale de Madagascar, dont trois représentants par parti à savoir un représentant du bureau politique, un représentant de la section des femmes et un représentant de la section des jeunes. La sélection des candidats constitue une opportunité politique pour les hommes et les femmes, une occasion qui est souvent limitée pour les femmes au niveau des partis politiques. En effet, le fonctionnement et les réglementations des partis politiques peuvent avoir un impact significatif sur la promotion politique des femmes et leur possibilité d’accéder aux postes électifs et nominatifs.
Stéréotypes. De plus, les différentes lois et législations relatives aux partis peuvent également être directement ou indirectement discriminatoires à l’égard des femmes. A Madagascar, les statistiques montrent que les partis politiques sont encore peu mobilisés sur ces questions, alors que le taux de représentation féminine aux postes décisionnels semble stagner depuis une dizaine d’années. Ainsi, le nombre de femmes parlementaires n’a jamais excédé de 20% tandis que la participation des femmes au niveau des collectivités territoriales décentralisées dépasse difficilement les 5%, avec seulement 91 femmes maires au sein des 1 695 municipalités, soit moins de 5%, et 744 femmes conseillères municipales/communales actuellement. Ainsi, l’objectif de ces trois jours était de promouvoir auprès des partis politiques présents au sein de l’Assemblée nationale la nécessité de la participation des femmes et l’égalité de genre. Ceci à travers la compréhension de l’importance de l’égalité des sexes ; l’intégration de la dimension genre à la fois dans leur structure et dans leurs politiques et pratiques ; la reconnaissance des stéréotypes du genre afin de les conseiller sur la manière de transformer et d’agir sur ces stéréotypes et enfin encourager les coopérations avec d’autres organisations notamment les organisations de la société civile et les autres parties prenantes. Cet atelier est la suite des actions menées au niveau des partis sur l’évaluation de l’intégration du genre au sein de leurs structures respectives. Les partis politiques ont pu respectivement commencer à élaborer un plan d’action sur le renforcement de leurs structures, cultures et politiques, ainsi que pour promouvoir la participation des femmes dans les postes électifs en s’engageant à présenter des candidates féminines avec un quota de 40%.
Recueillis par Dominique R.