
Les principaux résultats des rapports EITI ((Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives) exhaustifs pour les années fiscales 2015 et 2016, ont été présentés hier à l’hôtel Carlton.
« L’objectif consiste à renforcer la compréhension du niveau des contributions du secteur extractif au développement socio-économique de Madagascar, en vue d’améliorer la transparence et la bonne gouvernance dans toutes les composantes de la chaîne de valeur », a évoqué le ministre chargé des Mines et du Pétrole, Henry-Rabary-Njaka, lors de l’ouverture de l’atelier de présentation de ces rapports EITI, exhaustifs pour les années fiscales 2015 et 2016 hier. En fait, l’EITI exige la publication des informations exhaustives sur la divulgation complète des revenus de l’Etat issus des industries extractives, ainsi que la divulgation de tous les paiements significatifs versés au gouvernement par les sociétés pétrolières, gazières et minières.
157 milliards Ar de recettes. Ainsi, pour les deux années fiscales, les sociétés extractives ayant soumis leurs formulaires de déclaration sont respectivement au nombre de 30 et de 32. Celles qui n’en ont pas fait sont respectivement au nombre de 31 et de 29. Les recettes déclarées par les entités gouvernementales pour ces compagnies qui n’ont pas fait une déclaration s’élèvent à plus de 18 milliards Ar pour l’année 2015 et à plus de 8 milliards Ar pour l’année 2016. En tout, les recettes totales déclarées par les entités gouvernementales ont atteint plus de 124 milliards Ar en 2015 et plus de 157 milliards Ar en 2016. Par contre, « une demande d’informations supplémentaires pour les quatre sociétés à participation de l’Etat, fait partie des recommandations émises par le conseil d’administration de l’EITI International. Il s’agit de la société KRAOMA, de MCM qui exploite du charbon, de QMM et de Madagascar Oil. En effet, il pourrait y avoir, entre autres, une recapitalisation au sein de la société », a exposé Daniella Randriafeno, le Secrétaire exécutif de l’EITI Madagascar.
Obligatoire. Il faut savoir également que les sociétés extractives qui n’ont pas remis des états financiers certifiés sont au nombre de 11 pour l’année fiscale 2015 et de 13 pour l’année fiscale 2016. « Des efforts doivent être ainsi entrepris pour une exhaustivité des informations étant donné que cette déclaration est obligatoire à partir du moment où Madagascar s’engage à se conformer à la norme EITI qui vise à promouvoir dans les pays riches en ressources pétrolières, gazières et minières la bonne gouvernance des revenus issus de leurs extractions », tient à préciser le ministre de tutelle. A part la conciliation des paiements effectués par les sociétés extractives et les montants encaissés par l’Etat, il a été publié dans ces rapports EITI 2015 et 2016, la contribution du secteur à l’économie et à l’emploi, les dépenses sociales. Il y a également des innovations intégrées dans les rapports en termes de qualité et de diversités des informations pour ne parler que de la divulgation des propriétaires réels des industries extractives. « Les revenus par le secteur, leur répartition et leur redistribution ont été publiés dans ces rapports. A titre d’illustration, les ristournes versées, il y a deux mois, aux collectivités territoriales décentralisées par le projet Ambatovy, s’élèvent à plus de 50 milliards Ar. Les retombées économiques positives pour la population se font déjà sentir », a enchaîné le ministre des Mines, Henry Rabary-Njaka.
Transparence. Notons que l’ONG Taratra, représentant les organisations de société civile, a exhorté l’Etat à appliquer une loi rendant obligatoire la publication de ces rapports par les sociétés concernées. Cette organisation incite également les membres de la société civile à lire tous les rapports de l’EITI pour un enrichissement des débats sur la contribution du secteur extractif au développement du pays. Depuis l’intégration de Madagascar à l’EITI, huit rapports ont été soumis jusqu’ici. L’EITI International recommande en même temps la publication de tous les rapports au grand public en vue d’une meilleure transparence.
Navalona R.