
La femme malgache, une image d’élégance conjuguée à un esprit entrepreneurial . Non seulement elle soigne les traditions sociales, culturelles, et spirituelles de son pays en renforçant les valeurs familiales mais elle nourrit également l’esprit d’entreprise de Madagascar en jouant un rôle exemplaire à travers sa profession, les affaires et les industries. Ludmilla Eleazar Raolinirina est parmi ces Malgaches!
Audacieuse, cette jeune femme née à Antsiranana, une ville cosmopolite située au Nord de la Grande-Ile, est militante culturelle qui n’a jamais baissé les bras. Depuis son jeune âge, elle était déjà consciente à ce moment -là qu’elle choisirait un très bon domaine de travail et qu’elle aurait les bonnes aptitudes pour l’assurer. « C’était mon rêve d’adolescence. Promouvoir la culture de mon pays. Alors, j’ai commencé par la création d’un centre culturel que j’ai baptisé Zana’Gasy, qui veut dire littéralement enfants de Madagascar, localisé à Antsiranana et Ambilobe, deux villes qui ont marqué mon enfance. Mon objectif est de valoriser la tradition ancestrale » a-t-elle expliqué avec un sourire aux lèvres. Ambitieuse, Ludmilla Eleazar ne s’est pas arrêtée là. Elle a créé une agence de voyages dans sa ville natale afin que les touristes nationaux et internationaux puissent découvrir la culture malgache. En effet, elle éprouve une profonde satisfaction à retourner à ses racines et à utiliser sa connaissance de la culture et de l’identité malgaches pour aider les jeunes à se libérer de leur peur de l’avenir. Son parcours témoigne d’une personne non seulement exceptionnellement douée, mais posée et qui a les pieds sur terre. « Inspirée par l’histoire de Nkwame Nkrumah et la femme activiste Winnie Mandela. J’ai décidé de faire une sorte de révolution culturelle à Madagascar. Ayant grandi dans le nord, j’ai commencé par la création d’un centre culturel pour la promotion de la tradition et des coutumes propres au Nord malgache , ensuite la mise en place d’un tour operator pour le tourisme patrimonial et culturel. Avec comme objectifs de restaurer l’identité malgache dès le bas âge, qui a été affectée par l’impérialisme pendant la colonisation; ainsi que la valorisation de la coutume Antakarana ».
Féministe Antakarana. Mère d’un enfant et célibataire, Ludmilla Eleazar est une femme indépendante. Féministe, elle se concentre également sur la question du droit de la femme. « Pour moi les femmes Antakarana sont des femmes naturellement belles, battantes et intelligentes. Mais la tradition leur a obligée d’être toujours inférieures aux hommes. Ici être une bonne épouse, c’est être une femme au foyer. Une femme qui dépend totalement de son conjoint. Aussi le fort caractère des hommes Antakarana provoque des conséquences psychologiques sur les femmes. Donc en tant que féministe, l’objectif du mouvement Zana’Gasy est aussi d’influencer les femmes sur l’entreprenariat, être une femme indépendante financièrement et stable émotionnellement. Donner de l’espoir aux victimes et booster leur compétence pour plus de production ou de création “Made in Ankarana ”.
Ludmilla Eleazar travaille infatigablement à faire participer les jeunes. Elle sert la jeunesse de son pays avec beaucoup de compassion. La route est encore longue pour cette jeune entrepreneure, mais elle a toute la jeunesse devant elle pour atteindre son but, faire voyager la culture africaine à travers le monde.
Le tourisme culturel est en panne à cause de la situation sanitaire actuelle. Les évènements culturels sont mis en veille. Et en ce moment de confinement les équipes ou « Squad Zana’Gasy » profitent pour analyser et créer une bonne stratégie pour mener à bien leur projet, suivant l’expérience et l’actualité, de trouver aussi un bon moyen de s’adapter à cette crise économique.
Iss Heridiny