Maintien de l’élection présidentielle ou report ? Pour le moment, on ne sait pas ce qui va arriver. Deux camps bien distincts font face à face. Celui des partisans de la continuation du processus électoral sont convaincus de la mauvaise foi de leurs adversaires tandis que les autres ne veulent pas d’une consultation ne résolvant aucun des problèmes actuels. Le tir groupé subi par ces derniers montre que leur démarche n’est pas infondée et qu’elle peut aboutir.
Election : beaucoup de questions en suspens
C’est à tort ou à raison qu’on prête à plusieurs candidats l’intention de demander le report de l’élection présidentielle. La requête de Tabera Randriamanantsoa auprès de Conseil d’Etat demandant le sursis à exécution et annulation du décret demandant la convocation des électeurs fait partie, disent ses adversaires, de cette démarche. Les juges ont demandé un complément d’information et ont reporté à cet après-midi son examen. Mais on sent nettement la pression s’exerçant sur le président de cette juridiction. On parle même de sa récusation. On est donc loin de cette sérénité dont la Justice doit bénéficier. Cependant, il ne s’agit encore que de supputations. Pour l’observateur impartial, il est nécessaire de prendre un certain recul et d’écouter les arguments des uns et des autres. Sur les réseaux sociaux, le passé du candidat Andry Rajoelina est régulièrement rappelé et il est en train d’écorner son image de président voulant redresser un pays au bord du gouffre. Il s’est beaucoup investi dans cette campagne de reconquête de l’opinion. Il a même pris de l’avance sur tous ses adversaires. Mais il a en face de lui des politiciens roués qui ont décidé de lui mettre les bâtons dans les roues. L’ancien président Ratsiraka en fait partie. Il s’est plu lors d’une conférence de presse à rappeler qu’il l’avait aidé à renverser Marc Ravalomanana en 2009. C’est le passé, mais en politique, comme il le dit : « il n’a pas d’amitié ou d’inimitié éternelle, seuls les intérêts sont permanents ». L’ancien président a d’autres intérêts et il les défend avec acharnement. Quelle sera la suite des événements ? On le saura bien assez tôt. Ce sera aujourd’hui ou demain.
Patrice RABE