
Une ambiance pré-électorale se fait déjà sentir au niveau de l’état-major politique. Les tournées politiques de redynamisation au niveau de l’opposition se poursuivent. Après le rendez-vous à Toamasina, le parti Tiako i Madagasikara organise une autre édition à Tuléar. Les dates de ce déplacement n’ont pas encore fait l’objet d’une publication, mais le train est déjà en marche. À l’issue du dernier meeting du parti dans le Grand port, les partisans de Marc Ravalomanana multiplient les messages de soutien envers l’ancien président en vue de l’élection présidentielle de 2023. Au niveau des autres partis, l’objectif est déjà fixé pour l’échéance 2023. La sortie médiatique, en octobre dernier, du cador du parti Asa Vita no Ifampitsarana, Norbert Lala Ratsirahonana, avait annoncé que ce parti préparait déjà un « projet pour 2023 ». Ses déclarations ambiguës, quant à son soutien à Andry Rajoelina, ont fait du bruit dans le camp présidentiel. Quoi qu’il en soit, ces différents mouvements donnent le ton de la prochaine compétition électorale.
Fidèles. L’échéance de 2023 est déjà sur toutes les lèvres et dans le camp présidentiel, la mobilisation de l’appareil politique est également activée. Au sein du TGV, les barons du parti affûtent déjà leurs armes et commencent à s’échauffer. À l’instar de ces gouverneurs qui sont déjà dans cette perspective. Et les inconditionnels du président de la République commencent à mouiller leurs chemises. Comme Richard Rafidison à Atsinanana, Mokhtar Andriatomanga dans le Boeny ou Lylison René de Rolland de Sofia, qui affrontent sans complexe le terrain politique local avec en toile de fond la prochaine présidentielle. Hery Rasoamaromaka, gouverneur d’Analamanga et non moins secrétaire national du TGV, défend à chacun de ses déplacements les couleurs de son parti. Vyvato Rakotovao, qui tient les manettes de la région Vakinankaratra, qui a déjà assumé lundi dernier qu’il est temps de préparer la présidentielle de 2023 pour le parti présidentiel, met en place ses hommes pour faire le relais politique dans les communes et les districts. Ce qui les démarquent des autres gouverneurs, c’est que ces derniers, fidèles de la première heure du chef de l’Etat, ont su montrer plus de dynamisme que leurs homologues des autres régions.
Résultats. L’horizon 2023 se dessine alors peu à peu et les gouverneurs veulent plus de marge de manœuvre à la tête de la région. « Il faut de l’autonomie financière » a réclamé le gouverneur d’Analamanga lors de son allocution, lundi dernier, durant la rencontre avec les maires à Antsirabe. Pour Hery Rasoamaromaka, cette condition est « nécessaire pour réaliser la vision et les velirano du président de la République ». C’est-à-dire, pour obtenir des résultats réels. Actuellement, la situation financière des régions est en décalage par rapport aux besoins réels de ces collectivités, surtout en matière d’investissement et de promotion du développement. Les deux milliards d’ariary promis par le gouvernement central, par exemple, seront destinés « uniquement pour la construction des routes en pavé dans les régions » a souligné, lundi dernier à Antsirabe, Hery Rasoamaromaka. Pourtant, ces collectivités sont confrontées au délabrement des infrastructures locales et des aspirations énormes de la population en matière de construction des routes.
Lourdeur administrative. Les questions de moyens financiers restent toujours un sujet sensible. Les régions financent leurs activités avec les subventions de l’Etat, les ristournes et les différents partenariats avec le secteur privé. Mais « il est nécessaire que la lourdeur administrative soit levée et les procédures de décaissement des fonds publics allégées » a réclamé Hery Rasoamaromaka, qui se veut être pragmatique. Car cette « lourdeur constitue un blocage réel au développement » poursuit-il et peut, selon lui, retarder les activités de développement au niveau des collectivités et perdre du terrain. Et dans certains cas, selon le gouverneur d’Analamanga, région et commune se trouvent en difficulté pour suivre le rythme donné par le président de la République.
Rija R.