
. L’équipe gouvernementale dirigée par le capitaine Ntsay Christian ne doit pas attendre le temps additionnel pour aller droit au but de sa mission première qui est l’organisation d’une élection anticipée.
Deux semaines après la formation de l’équipe gouvernementale, le calendrier électoral n’est pas encore arrêté alors que c’est sa principale mission conformément à l’article 8 de la Décision n°18-HCC/D3 du 25 mai 2018 qui dispose que « le gouvernement de consensus mis en place arrête avec la CENI, l’organisation d’une élection anticipée durant la saison sèche au cours de cette année 2018 mais sous réserve des possibilités techniques, matérielles et financières réelles assurant des élections libres, honnêtes et transparentes ».
Trois dates. On se souvient qu’avant la sortie de la Décision de la HCC, la CENI avait proposé trois dates pour le premier tour de l’élection présidentielle, à savoir, le 29 août 2018 ; le 28 novembre 2018 ; et le 29 mai 2019. Si la première date se tablait sur une éventuelle démission ou déchéance du président en exercice, la seconde s’inscrivait dans les délais prévus par la Constitution. Quant à la troisième, elle envisageait un report du scrutin présidentiel pour l’année prochaine. Seulement, il y a une nouvelle donne depuis la Décision de la HCC qui ordonne la tenue d’une présidentielle anticipée sans qu’on ait demandé son avis. Contrairement à ce qui s’était passé pour la présidentielle anticipée du 03 décembre 2006 pour laquelle on avait sollicité l’Avis du juge constitutionnel qui devait considérer que « l’anticipation de 20 jours ne présente pas un caractère excessif ». Dans son Avis émis en 2006, la HCC s’était appuyée sur « la théorie des climats », pour argumenter que « de telles préoccupations sur les conditions climatiques en vue d’une amélioration des opérations électorales tendent à faciliter la participation des électeurs au scrutin et à favoriser l’égalité des chances des candidats ».
Jurisprudence de 2006. Dans sa Décision du 3 mai 2018 portant sur la loi organique relative à l’élection du président de la République, la HCC de considérer que « le scrutin du premier tour doit avoir lieu entre le 25 novembre et le 25 décembre 2018 ». En se basant sur la jurisprudence de 2006, avec une anticipation d’une vingtaine de jours, le premier tour pourrait avoir lieu fin octobre – début novembre. Ce qui aurait un double mérite : Primo, les électeurs se rendront aux urnes en saison sèche. Et secundo, les 90 jours réglementaires pour la convocation des électeurs pourront être respectés, quoiqu’il soit envisageable de réduire ce délai qui était, sous la Première République, de « 20 jours au moins et 50 jours au plus avant l’expiration des pouvoirs du président en exercice ». Si le gouvernement de consensus s’en inspire, le « premier tour dia vita » entre août et septembre. Dans tous les cas de figure, ce sera une véritable course contre la montre pour l’équipe gouvernementale qui n’a pas intérêt à prendre un mauvais …tour.
R. O