Hery Rajaonarimampianina a donc démissionné de son poste de président de la République soixante jours avant l’échéance du premier tour. Il s’est conformé en cela à la loi organique. Les appréhensions qui avaient vu le jour doivent donc s’estomper, mais il y a toujours l’hypothèque de l’attitude de l’ancien président Ratsiraka qui est résolument contre cette élection. On ne peut pas ne pas en tenir compte.
Election présidentielle : La messe est dite
Le chef de l’Etat a fait ses adieux aux membres du gouvernement lors du dernier conseil des ministres qu’il a présidé. Les craintes formulées par certains n’ont donc pas été fondées. Hery Rajaonarimampianina s’est donc conformé à la loi. Il va suivre les règles et se comporter comme tous les candidats. Il ne pourra plus disposer des prérogatives de la puissance publique et ne se prévaudra plus des projets financés par les bailleurs de fonds. Il avait multiplié ces derniers temps les inaugurations qui lui avaient permis de dresser un bilan flatteur de son action à la tête de l’Etat durant ces cinq ans. A présent, il va devoir utiliser les moyens de communication classique pour se mettre en valeur. Il aura le même temps d’antenne que les autres sur la télévision et la radio nationales, et il devra acheter des espaces publicitaires dans la presse. C’est donc maintenant que la campagne électorale va véritablement commencer. Ses principaux adversaires continuent d’occuper le terrain comme ils le font depuis un certain temps. Marc Ravalomanana est en tournée en ce moment à Majunga. Andry Rajoelina se prépare à rejoindre la capitale française pour renouer ses contacts sur place. Tout semble donc s’être arrangé, mais l’inquiétude qui avait gagné la classe politique ne s’est pas entièrement dissipée. La déclaration des candidats ayant été recalés laisse planer un doute. Leur demande d’une conférence nationale paraît irréaliste. Mais, elle a été formulée et elle ne doit pas être prise à la légère.
Patrice RABE