Le basket-fund ou panier de fonds destiné aux élections pour le cas de Madagascar servent à financer les consultations électorales (impression des bulletins, panneaux d’affichage…) mais aussi assortis de conditions pour réaliser un processus électoral transparent et inclusif. En plus de cet appui financier, des observateurs internationaux sont sur place pour valider l’application des règles démocratiques. Généralement les conclusions de ces derniers sont laconiques style « Tout s’est passé sans incident majeur de nature à modifier les résultats du scrutin »
Mais les analystes non officiels laissent toujours planer des doutes sur la sincérité des votes et ne manquent pas d’émettre des recommandations (jamais suivies d’effets !) pour les prochaines consultations. Voilà ce qui se passe chez nous où les normes dites démocratiques sont sujettes, bien des fois, à caution. « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà », dit-on, les « républiques bananières » font toujours l’objet de leçons sur la démocratie.
Mais dorénavant ces apôtres devront réfléchir à deux fois avant de prêcher leurs bonnes paroles. Ils doivent avoir en tête ce qui s’est passé lors du vote pour élire les vice-présidents au Palais Bourbon où siègent les députés français. Ce sanctuaire de la représentation nationale a, en effet, été le théâtre d’une fraude avérée de bourrage d’urnes, il y a eu 10 enveloppes de plus que de nombre de votants. Fraude dont le mobile n’est pas seulement politique mais aussi peut-être vulgairement celui de l’appât du gain quand on regarde les avantages financiers et en nature dont bénéficient les membres du bureau permanent de cette auguste assemblée. Ernest Renan dans « La réforme intellectuelle et morale de la France », a écrit : “Une élection sans fraude, c’est un court-bouillon sans piment.” Qu’on se le dise avant de sermonner.
M.Ranarivao