
Ahmad ne pourrait pas se présenter aux élections de la CAF. Il était pourtant le grand favori à sa propre réélection à la présidence de la CAF, il y a seulement un mois, avec le soutien de 46 des 54 associations membres.
Mais c’était peut-être trop pour ses détracteurs qui remuent ciel et terre pour l’empêcher de gagner. Du coup, on est allé réveiller les affaires d’hier en saisissant la chambre d’investigation de la commission d’éthique pour le transfert du dossier à la chambre de jugement. Un tribunal devait se tenir le 7 novembre dernier mais finalement repoussé au 30 novembre en raison de l’indisponibilité du président Ahmad qui vient de sortir de l’hôpital où il se faisait soigner du Covid-19. Le procédé vise ni plus ni moins que la disqualification d’Ahmad pour l’empêcher de briguer un second mandat. Là où l’affaire prend l’allure d’un règlement de compte c’est de savoir que les comptes de la CAF ont déjà fait l’objet d’un suivi voire d’une épuration par la Secrétaire Générale de la FIFA, Fatma Samoura, au lendemain de la finale de la CHAN au Maroc et l’affaire sur l’équipementier initié par ses collaborateurs. Devant ce qui serait perçu comme un acharnement, Ahmad a alors confié les rênes de la CAF à son plus fidèle ami, le Congolais Constant Omari, pour tenter d’y voir clair sur les intentions de vote. Une bataille sans merci car les candidats sont nombreux. À commencer par l’Ivoirien Jacques Anouma, le Mauritanien Ahmed Yahya, le Sud-Africain Patrice Motsepe et le Sénégalais Augustin Senghor. Les manœuvres se résument toutefois à deux camps bien distincts. D’abord, il y a Augustin Senghor soutenu par le camp Ahmad et le Maroc. Inutile de dire que ce dernier fait figure de favori et que s’il est élu, Ahmad n’aura pas tout à fait perdu. Mais la situation n’est pas aussi facile avec le richissime homme d’affaires sud-africain et néanmoins beau frère du Président d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa. Patrice Motsepe pour le nommer, serait, de surcroît, soutenu par la FIFA. Ce qui fait de lui un autre vainqueur potentiel car on sait depuis toujours le pouvoir de l’argent. Attendre et voir…
Clément RABARY