« La pire élection jamais organisée depuis l’indépendance de Madagascar en 1960 ». C’est ainsi que les observateurs considèrent les élections communales qui se sont déroulées hier. Bon nombre des acteurs politiques et des membres de la Société civile ont réclamé le report des scrutins bien avant la date du 31 juillet mais l’appel a tout simplement été ignoré aussi bien par le régime HVM qui a considéré cette élection comme son premier « test politique », que par la Commission électorale indépendante qui a préféré faire un forcing malgré les risques que cela pourrait engendrer. En effet, les scrutins d’hier ont été émaillés d’anomalies. A l’exemple de certains bureaux de vote où les kits électoraux et les matériels de vote n’ont pas été acheminés. C’était le cas notamment de quelques bureaux de vote dans le quartier de Mahavatse à Toliara I où il n’y a pas eu d’encre indélébile. Dans cette même localité, l’ouverture des bureaux a été repoussée à 7 h faute d’électricité. Même problème pour certains bureaux de vote à Tsianolondroa à Fianarantsoa où les scrutins n’ont débuté que vers 6 h 50.
30 %. Les imperfections constatées dans la liste électorale constituent le véritable problème de ces élections communales. De nombreux électeurs ont été omis de la liste. Pourtant, bon nombre d’entre eux ont pu voter lors des dernières élections présidentielles et législatives. Rien que dans les quartiers de Betania et d’Anketa Bas, à Toliara I, une centaine d’électeurs ont été victimes. Ce cas a d’ailleurs été constaté au niveau de toutes les circonscriptions électorales. Deux « grands candidats », en l’occurrence le Gal Camille Vital à Toliara I et le candidat du parti AREMA à Tana, Raniriharinosy, qui n’ont pas figuré dans la liste électorale. Pourtant, l’inscription dans la liste électorale est une des conditions requises pour se présenter à une élection. Probablement, ces nombreuses anomalies ont eu des répercussions sur le taux de participation. En effet, ces élections communales ont pulvérisé le record en termes d’abstention. 30 % des électeurs seulement se sont rendus aux urnes. La question est désormais de savoir si cette situation n’aura aucune répercussion sur la légitimité des futurs Maires.
Davis R
