Le KMF/CNOE reste fidèle à ses propos : il n’y a que la transparence de tout le processus électoral qui garantira la production d’élections libres, crédibles et, surtout, acceptées par tous.
Comment garder le silence par rapport à la conjoncture politique du moment ? Pour le KMF/CNOE, l’observatoire des élections à Madagascar, c’est loin d’être la meilleure attitude à adopter, de sorte qu’il a sorti un communiqué y afférent, hier. Dans ce dernier, il exige notamment la transparence à tous les niveaux du processus électoral, c’est-à-dire avant, pendant et après, car « il y va de la vie du pays », pour reprendre ses termes. Par conséquent, le KMF/CNOE requiert la sortie du calendrier électoral qui, signalons-le au passage, a été recommandé à maintes reprises par la Ceni (Commission Electorale Nationale Indépendante). Jusqu’à maintenant, ces recommandations sont restées lettre morte. Les dirigeants se contentent d’affirmer que les prochaines présidentielles auront lieu entre le 25 novembre et le 25 décembre de cette année, par rapport aux dispositions constitutionnelles en vigueur. Par ailleurs, le KMF/CNOE soutient également que « les lois électorales devraient être élaborées de manière transparente pour qu’un climat de confiance puisse s’instaurer entre tous les acteurs transversalement concernés par les élections ».
Précampagne. Mais ce n’est pas tout. « Nous constatons également que le régime en place utilise tous les moyens en sa disposition à des fins électorales, dans la mesure où beaucoup de gesticulations laissent croire que la précampagne est indubitablement lancée », avance le KMF/CNOE. Effectivement, la précampagne relève toujours du vide juridique à Madagascar; ce qui est « positif » et « rentable » pour certains. « Les séries d’inaugurations, les différentes descentes sur terrain » sont, entre autres, les principales illustrations fournies par cet observatoire. Cela nécessite « la mise en place d’un espace de dialogue », selon toujours le KMF/CNOE, « car ces agissements entraînent l’inégalité de chances des candidats ». Nonobstant le fait qu’il n’y ait aucune disposition ni légale ni réglementaire relative à la précampagne, l’égalité de chances des candidats demeure strictement consacrée et protégée par le code électoral en vigueur.
Calculs politiques. Aussi le KMF/CNOE met-il l’accent sur des « calculs politiques visant à éliminer des candidats potentiels, provoquant des invectives réciproques entre les partisans ». Nul n’ignore que c’est un autre aspect traduisant l’inégalité de chances des candidats. Et pour en revenir à la précampagne, force est de reconnaître qu’il n’y a pas que les dirigeants actuels qui prennent un avant-départ en matière de propagande, d’autres se manifestent également. Dans ce communiqué, l’observatoire des élections incite les dirigeants à ne pas véhiculer des rumeurs autour d’une éventuelle révision constitutionnelle. « Cela ne fera qu’accentuer l’indifférence ou le désintérêt de la population par rapport aux élections et au processus électoral en général», conclut le KMF/CNOE. Matière à réflexion.
Aina Bovel