« C’est une première et une menace pour l’avenir de la démocratie à Madagascar ». C’est en ces mots que le vice-président de la Ceni, Thierry Rakotonarivo a décrit le faible taux de participation pour les élections législatives du 27 mai dernier. En effet, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue hier à Alarobia, la Ceni a indiqué que ce taux de participation, quoique provisoire, est à 31%. Le plus bas est constaté dans les districts d’Ankazobe et d’Ambovombe, avec 10%, et le plus élevé avec 56% est enregistré dans le district d’Ambositra. Nombreuses en sont les raisons, mais d’après Thierry Rakotonarivo, les conditions météorologiques, la récolte ou la saison en sont les principales. « Ou tout simplement, parce que les agissements et les travaux des députés ne correspondent pas véritablement aux attentes de la population », avance-t-il, comme hypothèse.
15 juin. Quoiqu’il en soit, les résultats provisoires sont prévus sortir le 15 juin prochain. Les résultats doivent être rendus au niveau des SRMV (Sections de Recensements Matériels de Votes) au plus tard le 1er juin, autrement, ces dernières dresseront des procès verbaux de carence pour les districts qui ne les ont pas rendus. Et le 2 juin, tous ces résultats sont regroupés au niveau de la Ceni centrale. «Les résultats provisoires comprendront les nombres des bureaux de vote, des électeurs, des votants, des blancs et nuls, des suffrages exprimés, du taux de participation et des voix obtenues par les candidats ou les listes. Il n’incombe pas à la Ceni de déclarer que tel ou tel candidat est élu. Cette tâche revient à la HCC », souligne Thierry Rakotonarivo.
Confrontation des PV. Toujours selon la Ceni, la confrontation des PV au niveau des districts est autorisée mais pas systématique. « Il faut que le candidat (ou son représentant) fasse une demande écrite auprès de la Ceni dans laquelle l’objet de la confrontation ainsi que le bureau de vote et le PV y afférent doivent être mentionnés », informe Thierry Rakotonarivo, en se référant à l’article 192 de la loi sur le régime général des élections. Toutefois, « la confrontation des PV ne modifie en aucun cas les résultats », précise le rapporteur général de la Ceni, Ernest Razafindraibe. 24 heures après la réception de la demande, la Ceni l’accorde ou la refuse, poursuit le vice-président.
Contentieux. En ce qui concerne le contentieux, les requêtes ayant trait aux irrégularités constatées lors de la propagande ou du jour du scrutin sont à déposer auprès de la HCC à partir d’hier jusqu’au 15 juin. En ce qui concerne l’annulation des résultats, les requêtes sont à déposer auprès de la HCC du 16 au 18 juin. « Nous précisons que la Ceni n’a pas le pouvoir d’effectuer le recomptage des voix. Cela relève des attributions de la HCC. Ce qui fait qu’il n’y aura plus de recomptage des voix à la demande de telle ou telle partie, comme ce fut le cas lors de la dernière présidentielle », précise Thierry Rakotonarivo.
Listes électorales. Pour ce qui est des listes électorales, les problèmes et les anomalies n’ont pas disparu et n’ont pas été résolus. Mais pour les élections municipales et communales qui auront lieu début Octobre, la Ceni entend prévoir deux solutions face au gel des listes électorales (qui a commencé du 15 maidernier au 31 Novembre prochain). Thierry Rakotonarivo explique : « soit la Ceni demande au gouvernement de sortir un décret qui autorise les révisions spéciales des listes électorales durant cette période, soit la Ceni étudie la faisabilité du rajout, c’est-à-dire autoriser quand même ceux qui ont voté précédemment à voter pour les prochaines élections. Mais c’est illégal compte tenu du fait que seuls les fonctionnaires peuvent bénéficier de ce rajout ». A suivre.
Recueillis par Aina Bovel