Au-delà des enjeux que constituent les prochaines échéances électorales, elles mettent en exergue les transformations qui s’opèrent dans l’espace politique malgache. La bataille politique se résume aux jeux d’alliance.
La dynamique politique de ces derniers mois laisse transparaître les mutations qui s’opèrent dans le paysage politique malgache. Avec la naissance de la Coalition pour la majorité présidentielle, Isika Rehetra Miaraka amin’i Andry Rajoelina, ce lundi, trois plateforme sont ainsi déjà sur la ligne pour la course à Tsimbazaza. Avec le Firaisankina et le Kôlekitifa an’i Malagasy qui sont déjà en ordre de bataille, on a ainsi trois plateformes regroupant toutes les grosses écuries de la politique malgaches lancées à la conquête de la majorité parlementaire pour la prochaine législature. Une polarisation du jeu politique qui prend sa racine dans les mouvements de contestation du mois d’octobre et de novembre de l’année dernière.
Bipolarisation
Loin d’être inédit, les jeux d’alliances restent l’apanage des partis politiques malgaches dans certains moment charnière. Au début des années 1990, avec la naissance du MMSM ou Mouvement Militant pour le Socialisme Malgache, dernière avatar du défunt FNDR (Front national pour la défense de révolution) et des FVR ou Forces Vives Rasalama, une éphémère bipolarisation apparaissait jusqu’à la veille des législatives de 1993 qui n’ont pas vu la participation du MMSM. Une expérience que le Firaisankinam-pirenena, dans un élan de changement, a tenté de rééditer au début des années 2000. Mais, trop, vite le parti Tiako i Madagasikara (TIM) est devenu trop dominant pour partager le butin avec les autres. C’est qui laisse croire que les alliances se font et se défont au grès des circonstances.
Rouleau compresseur
En proie à des luttes intestines, les pro-pouvoirs arrivaient tant bien que mal à danser sur le même rythme. Avec la mise en place de la Coalition pour la majorité présidentielle, toutes les velléités politiques menaçant l’intérêt du camp Rajoelina devraient être mises de côté. A la recherche d’une majorité stable, l’élargissement de l’IRMAR s’inscrit dans la logique de la compétition qui se transforme en une compétition front contre fronts. Certes, la trajectoire politique de certaines figures de cette plateforme laisse apercevoir qu’il s’agit d’un géant au pied d’argile mais elle pourrait être un rouleau compresseur qui ne laissera que des miettes aux deux plateformes de l’opposition. Pour cela, il faut avoir un casting solide et ne pas se tromper de poulain. L’IRMAR a largement le temps d’observer l’agissement de ses adversaires avant le 27 mars.
Indépendants
Cette nouvelle configuration poussera les petits partis et les groupuscules à la disparition. Outre la hausse vertigineuse des dépenses électorales, le débat politique est largement monopolisé par les trois plateformes. Jusqu’à présent, il n’y a que l’AREMA et le OTRIKAFO qui ont fait part de leurs ambitions de participer aux législatives qui auront lieu le 29 mai. Cette polarisation de la vie politique cache également une autre réalité. Il s’agit de la possible floraison des candidats indépendants. Tous les frustrés des deux côtés seront tentés de faire cavalier seul. Ce qui sera également le cas des hommes d’affaires disposant de trésor de guerre conséquent, profitant de la hausse de la caution électorale.
Julien R.
Un paramètre important : le verrouillage électoral . Cette basse-cour constitutionnelle aux ordres , cette CENI inféodée et un gouvernement voyou qui compte sur des généraux SS .pour la répression .