La campagne se poursuit pour les quatre candidats du village. Entre tam tam, distribution de nourriture et meetings, l’ambiance bat son plein à la veille du scrutin.
À Andasibe, l’ambiance des élections municipales est palpable à chaque coin de rue. Les affiches colorées des candidats tapissent les murs de planches, des slogans électoraux se mêlent à la musique diffusée par des haut-parleurs et l’effervescence électorale envahit les six quartiers de la commune de 16 000 habitants.
Bien que célèbre pour ses parcs nationaux et son tourisme, Andasibe fait face à de nombreux problèmes profonds, que détaille Henri Prosper Razafinjatovo Rivosoa, président de la délégation spéciale depuis le décès du maire en 2021. Gestion des déchets, infrastructures vieillissantes, manque d’espace pour construire de nouvelles habitations, les défis ne manquent pas.
L’ancien instituteur a su naviguer entre les contraintes budgétaires et les attentes des habitants. Sous son mandat, il a noué des partenariats avec des ONG et collaboré avec la mine d’Ambatovy pour financer certains projets. Parmi ses réalisations figure la restauration des impôts qui permettent d’alléger la dépendance de la commune aux subventions de l’État. Pourtant, Henri Prosper Razafinjatovo a choisi de ne pas se présenter. « C’est une course trop difficile, cela coûte cher », confie-t-il. Aussi, laisse-t-il le soin aux quelque 8000 électeurs de choisir leur destin entre quatre autres candidats.
Une seule femme candidate
Première femme à se présenter en 2018, Rabemahafaly Sahondranirina revient cette année avec des ambitions renforcées. Soutenue par l’association Lay’far, présidée par la mère du du président malgache, elle représente une force féminine dans une course dominée par les hommes. Paradoxalement, Rabemahafaly Sahondranirina ne compte que trois femmes sur une liste de dix personnes.
Face à elle, Abdoul Kader, déjà maire entre 2003 et 2015, veut retrouver son siège pour « développer la ville ». L’agriculteur de profession dénonce la régression de la commune en matière d’infrastructures et de sécurité. Il promet, sans rentrer dans les détails, de résoudre les problèmes fonciers, de renforcer la lutte contre le braconnage des lémuriens et de promouvoir l’artisanat local pour attirer les touristes. « Je viens d’ici, je veux redonner à ma ville ce qu’elle mérite », affirme-t-il, après avoir dépensé 6 millions d’ariarys pour sa campagne.
Patrice Jean Rehotsy a engagé les mêmes sommes pour espérer ravir la mairie. L’ancien secrétaire général bénéficie du soutien du camp présidentiel. L’homme de 64 ans, né à Andasibe, se présente comme « un homme de terrain proche de la population » avec l’aide de sa fille qui le conseille. Le candidat a pour ambition de construire de nouvelles infrastructures, dispensaires, écoles primaires, et rénover plusieurs bâtiments comme l’hôpital ou des ponts.
Dernière option pour les électeurs : un journaliste ! José Mamy est le plus jeune des candidats et, comme tous les autres, croit pouvoir remporter le scrutin. (Voir par ailleurs).
Shanyce Mathias Ali
Gaëlle Lhonneur
Mickaëlla Dijoux