Élections municipales : Proclamation des résultats officiels boycottée par l’opposition à Tanà

Les dirigeants des partis contestataires ont choisi de ne pas venir assister à la cérémonie de proclamation des résultats officiels des élections municipales du 11 décembre dernier.  

La proclamation officielle des résultats des élections municipales à Antananarivo s’est déroulée hier au Tribunal Administratif d’Anosy dans une ambiance particulièrement marquée par l’absence remarquée des opposants politiques. Aucun membre ni partisan du parti d’opposition Tiako i Madagasikara (TIM), du HVM, du MMM, et des autres formations de l’opposition, n’a assisté à cette cérémonie présidée par les juges administratifs. Toutefois, le TIM a obtenu 20 sièges au conseil municipal tandis que l’IRMAR en a eu 23. Le parti Tia Tanindrazana a eu 7 sièges et le Mouvement Gasikara 3 sièges. 

Ceni

Ce boycott manifeste traduit la détermination de l’opposition à maintenir ses revendications face aux résultats du scrutin du 11 décembre dernier. Tojo Ravalomanana, figure de proue de l’opposition et candidat aux élections municipales, a fermement contesté les résultats annoncés par la Commission électorale, dénonçant des « fraudes massives » qui auraient entaché le processus électoral. L’équipe du candidat du TIM a déposé un recours devant le Tribunal Administratif pour contester les « fraudes, anomalies et irrégularités » relevées durant les élections, mais cette démarche n’a pas abouti.

Ordonnances

Les élections municipales du 11 décembre ont suscité des remous. Les partis d’opposition ont vivement contesté le processus électoral, pointant du doigt des irrégularités qui, selon eux, auraient entaché la sincérité du scrutin. Parmi les irrégularités dénoncées figure l’octroi massif de plusieurs milliers d’ordonnances d’inscription aux électeurs. L’opposition dénonce un usage abusif de ces documents, soupçonnant des pratiques visant à favoriser certains candidats. Les anomalies relevées sur les listes électorales font également partie des griefs avancés. Des incohérences et des erreurs dans la gestion des fichiers électoraux ont contribué, selon toujours les opposants, à semer le doute sur la transparence du scrutin. Les opposants ont aussi fait état de suspicions de manipulation des résultats dans certains bureaux de vote.

Tensions

En parallèle, Marc Ravalomanana, ancien président de la République et leader du TIM, a sollicité l’intervention des chancelleries étrangères afin d’attirer l’attention sur les dysfonctionnements observés durant le processus électoral. Malgré ces contestations, Harilala Ramanantsoa a été officiellement déclarée maire de la Commune Urbaine d’Antananarivo avec 43,24 % des suffrages exprimés. Sa victoire, confirmée par le Tribunal Administratif, n’a cependant pas dissipé les tensions politiques. L’absence de l’opposition lors de la proclamation des résultats témoigne d’un climat politique tendu et d’une contestation persistante.

Rija R.