
La production d’électricité de la Jirama reste insuffisante pour satisfaire les besoins sur le RIA (Réseau Interconnecté d’Antananarivo), malgré les investissements. Cette fois, le problème provient du faible niveau des eaux, selon les responsables auprès de la Jirama.
Alors que le projet Volobe peine à démarrer, le MEH (Ministère de l’Energie et des Hydrocarbures) est à la recherche d’autres producteurs d’électricité. Dans un document officiel – sans titre et sans destinataire mais pourtant signé et cacheté par le ministre Andry Ramaroson – daté du 10 mai 2022, ce ministère annonce la prolongation de la date de remise des manifestations d’intérêt jusqu’au 17 mai, pour la construction de centrales de production d’énergie électrique à partir de sources renouvelables, de petites aux moyennes puissances à raccorder au RIA ; et pour l’électrification de villages ruraux à Madagascar, à partir de technologie hydrolienne. En effet, la production d’électricité n’arrive toujours pas à couvrir la demande, dans les différentes régions du pays, même dans la Capitale où d’importants investissements ont été faits.
Mécontentements. Depuis plusieurs semaines, la Jirama publie quotidiennement des programmes de coupures d’électricité à Antananarivo. Selon la communication officielle de la société d’État, chaque coupure dure environ deux heures de temps pour les quartiers concernés, en heures de pointe. Outre ces coupures programmées, des mini-coupures se produisent à des heures imprévues, d’après un usager qui nous a contactés, mardi dernier. « Ces petites coupures répétitives perturbent nos activités. Les machines doivent redémarrer à chaque fois. À part la perte de temps et la baisse considérable de la qualité de notre production, il y a un haut risque de dégradation de nos équipements, qui coûte cher. Nous sommes mécontents et inquiets. Les frustrations se voient même au niveau des employés », nous a confié le gérant fondateur d’une entreprise de production de produits alimentaires.
Étiage. Pour expliquer les coupures programmées, la Jirama a cité la baisse du niveau d’eau de fleuve approvisionnant les centrales hydroélectriques de Sahanivotry et Farahantsana. D’après les explications, la réparation du générateur (G1) à la centrale hydroélectrique d’Andekaleka s’accélère. « Les techniciens ont déjà réparé deux groupes qui produisent actuellement une puissance totale de 56MW. Mais cela reste insuffisant face aux besoins exprimés par les usagers. Les centrales de Sahanivotry et de Farahantsana ont pu combler le manque, jusqu’à ce que le problème de niveau d’eau de fleuve n’apparaisse. Nous enregistrons actuellement un gap de 13MW. C’est ce qui nous oblige à appliquer ces coupures programmées en heures de pointe. Une fois que le troisième générateur G1 à Andekaleka sera opérationnel, le problème d’insuffisance de production sera résolu », a communiqué la Jirama. À noter qu’outre les travaux menés à Andekaleka, la Jirama envisage également d’accroître la production à la centrale photovoltaïque d’Ambatolampy. Dans les autres régions, la production d’électricité par les énergies renouvelables gagne du terrain. Selon les informations, plus de 60 unités de production sont en cours de mise en place, dans les quatre coins du pays. Parmi celles-ci figure la centrale solaire d’une capacité de 1MW à Antsiranana, qui sera opérationnelle au mois de juin prochain.
Antsa R.