
Seulement 4,8 % des ménages en zone rurale ont accès à l’électricité à Madagascar. Il faudrait 10 millions d’Euros par an, pour améliorer ce taux à 6 % d’ici fin 2015 et à 10 % en 2020, selon le Ministère de l’Energie et l’ONG GRET qui ont organisé un atelier débat, hier, à l’hôtel du Louvre.
Le taux d’accès à l’électricité, dans les zones rurales, reste encore très faible à Madagascar, alors que 85 % des familles malgaches y vivent. Ce manque d’accès qui, en cette année de mobilisation mondiale contre le dérèglement climatique, renvoie aussi à des enjeux de préservation des ressources naturelles et de limitation des émissions de gaz à effet de serre, selon le GRET, une ONG appuyée par l’Union Européenne pour l’électrification de 2 500 familles dans cinq communes rurales avec des énergies renouvelables, depuis 2008. En effet, cette ONG a lancé un projet baptisé Rhyviere, soutenu par l’Union Européenne et le FFEM (Fonds français pour l’environnement mondial). Afin d’informer les acteurs du secteur financier, un atelier débat a été organisé hier, sous le patronage du ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, Horace Gatien. « L’industrialisation nécessite un approvisionnement régulier en énergie. Or, l’Etat n’est pas en mesure d’assurer à lui seul cette charge. C’est pour cette raison que le Gouvernement offre aux opérateurs économiques, la possibilité d’intervenir dans le secteur de l’énergie. Dans le dernier rapport Doing Business, Madagascar est classé 189e sur 189 pays en termes de raccordement à l’électricité », a noté le ministre dans son discours, lors de l’ouverture de l’atelier.
Investissements privés. L’objectif de la rencontre d’hier était d’expliquer le cadre réglementaire du secteur de l’énergie, d’encourager le partage d’expériences entre opérateurs et de débattre avec les banques et sociétés d’investissement sur les besoins et attentes pour s’engager dans ce secteur d’activité, d’après les organisateurs. Alors, si le taux d’accès à l’électricité est encore à 4,8 % à l’heure actuelle, le ministère et l’ONG GRET espèrent pouvoir porter ce taux à 6 % d’ici la fin de l’année et à 20 % en 2020. D’après les explications, il faudrait un investissement de 10 millions d’Euros par an pour réaliser cet objectif. Pourtant, les investissements enregistrés dans le secteur ne sont que de 18,2 millions USD entre l’année 2000 et l’année 2014, soit 1 million USD par an, en moyenne. Pour combler ce déficit en financements, le ministre de l’Energie et des Hydrocarbure fait appel aux opérateurs et aux investisseurs privés.
Antsa R.