D’aucuns reconnaissent que le secteur de l’élevage constitue un pilier du développement socio-économique de Madagascar.
En effet, il tient une place importante sur le plan économique, social et culturel du pays. À titre d’illustration, l’élevage constitue le premier capital mobilisable pour les ménages ruraux ou périurbains en cas de difficulté dans la famille ou dans leurs activités agricoles. En outre, il constitue une principale source de revenu pour les 60% des ménages. Cependant, toutes les parties prenantes reconnaissent que ce secteur qualifié de porteur rencontre des difficultés de taille. Parlant des éleveurs, entre autres, leur coût de revient est en surcroît en raison de la hausse excessive des prix des intrants et des produits phytosanitaires et vétérinaires alors que leurs prix de vente stagnent et sont même en baisse en raison de l’effritement du pouvoir d’achat des consommateurs. Force est de reconnaître que les quantités de produits d’élevage consommées par la population malgache sont très faibles comparées aux moyennes mondiales, soit de l’ordre de 10 kg per capita par an contre 40 kg en moyenne au niveau régional.
Forte dépendance en importations
S’agissant du maïs, le prix de cet intrant qui constitue plus de 50% de l’alimentation des bétails a connu une hausse vertigineuse, atteignant actuellement 2 000 Ar le kilo contre 800 Ar à 1 200 Ar auparavant. Du coup, les fournisseurs de provendes sont obligés de revoir à la hausse leurs prix. Certains d’entre eux viennent d’appliquer une augmentation de l’ordre de 10 à 20% de leurs tarifs par kilo sur le marché. En plus, Madagascar a une forte dépendance en matière d’importation de ces intrants et matières premières, pour ne citer que les provendes, les poussins d’un jour, les matériels améliorés d’élevage et les autres concentrés d’aliments comme les tourteaux de soja ou les tourteaux de copra. La forte dégénérescence des cheptels d’élevage, autre que les poulets de chair et les poules pondeuses dont les poussins d’un jour sont importés systématiquement, constitue également une autre difficulté de taille rencontrée par le secteur.
Besoin d’un million de chèvres par an
Par ailleurs, il a été soulevé que Madagascar ne remplit pas les conditions normatives des produits destinés à l’exportation en raison de ces difficultés de taille rencontrées alors que de nombreux débouchés sont identifiés, ne serait-ce qu’au niveau des régions de l’océan Indien, de la SADC et du COMESA. En outre, la production nationale de l’élevage ne parvient pas du tout à satisfaire non seulement la demande à l’extérieur mais aussi les besoins au niveau du marché local, a-t-on appris. Les pays arabes ont, entre autres, un besoin de plus d’un million de chèvres par an. Mais la Grande île dispose d’une faible productivité sans parler de la qualité. À titre d’illustration, les poids à l’état vif des petits ruminants n’atteignent que 15 à 20kg par tête alors que dans d’autres pays africains, on l’évalue entre 40 et 50 kg, a-t-on indiqué. Les exigences en matière d’infrastructures, de matériel de production et de conservation des produits ne sont pas non plus à la portée des petits éleveurs.
Réelle volonté politique
Il est à rappeler qu’une stratégie de gouvernance intégrée pour développer le Secteur Élevage a été validée lors du colloque national sur l’élevage, organisé par le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage en décembre 2021. De nombreuses solutions ont été avancées pour redynamiser ce secteur porteur. Les importations des semences congelées ou bien des géniteurs de race pure s’avèrent urgentes en vue d’assurer l’amélioration génétique de nos cheptels d’élevage. Le secteur privé est sollicité pour ce faire. Parlant de l’alimentation animale, la plantation de maïs devrait constituer une grande opportunité pour les acteurs œuvrant dans le domaine de l’agri-business, d’autant plus que la Grande île dispose d’une grande superficie non encore exploitée. Il suffit de les accompagner et de les appuyer surtout en matière d’acquisition foncière et d’accès au financement pour démarrer ce projet. Ce qui permettra de réduire la dépendance du pays en matière d’importation d’intrants destinés à l’élevage. La valorisation de la monnaie Ariary en appliquant entre autres, le taux de change fixe, constitue également une solution avancée par les économistes pour améliorer le pouvoir d’achat des consommateurs. Mais tout cela nécessite une réelle volonté politique de l’Etat, a-t-on conclu.
Navalona R.
Y-a-t-il un seul secteur qui fonctionne normalement à Madagascar , à défaut de passablement ou correctement ?
Pourtant les pays contient et produit des cerveaux et des compétences de très bon niveau . Sans doute ne sont-ils pas sollicités ou autorisés à faire montre de leurs savoirs et savoir-faire , pour des raisons d’appartenance clanique et/ou ethnique . Dommage !
….de l’importation de semences congelées , de géniteurs de race pure , de matériels …
Madagascar n’aurait pas les finances de ses nombreuses ambitions …agricoles . Alors faut-il réduire les coûts !
Pourquoi donc ne pas importer le matériel vivant et autre depuis La Réunion…française , puisque selon un article très récent , tout [doit] provenir de France .
Parce que La Réunion a fait ses preuves en matière d’élevage semi-intensif , toutes espèces confondues . Pour cette raison …d’excellence , les éleveurs antillais s’y rendent régulièrement. De surcroît, La Réunion pourrait (à vérifier) mettre à disposition du bon matériel de seconde main reconditionné , désinfecté , moins cher que le neuf , puisque bénéficiaire des plans pluriannuels européens d’aide et de soutien , et donc d’amélioration/renouvellement du cheptel et du matériel .
Une opportunité aussi de coopération régionale bien plus porteuse d’efficacité que les transferts de fonds …perdus en chemin .