
Hip hop. Ils ont attendu six longues années avant de sortir ce premier album. En téléchargement libre sur internet depuis la semaine dernière, « Diamondrako » est un album qui vaut le détour. Une petite perle !
Sarcasme, ras-le-bol, réalisme et d’autres arguments qui pèsent lourds dans un débat… ce sont les ingrédients qui composent « Diamondrako », premier album du groupe Elita, sorti en ligne depuis la semaine dernière. Pour Gigstha, Razor, AlienXkai, Elh Jee , les membres du groupe Elita, tous les mots sont bons à prendre tant qu’ils provoquent le déclic chez tous les jeunes de leur génération afin de ne pas gaspiller leur jeunesse dans des futilités et des artifices qui ne leur serviraient pas à l’avenir et tant qu’ils puissent faire passer le message aux dirigeants de notre pays. Des mots qui, toutefois, sont bien choisis et pesés, quoique, le côté underground du hip hop prend parfois le dessus mais la beauté du hip hop ne demeure t-elle pas dans ce côté underground ? Car pour les deux compères, le rap n’est pas seulement une suite de rime et de vers, des mots qui sonnent et fassent jolis mais surtout des idées, des messages. Rien à voir avec ces textes divertissants devenus trop communs sans queue ni tête, dictés par des besoins commerciaux et poussés par une envie de célébrité, qui passent la plupart du temps à la radio. Elita, à travers “Diamondrako”, un album de six titres en téléchargement libre sur la toile, se fait porte-parole d’une jeunesse consciencieuse, éveillée, responsable qui pointe du doigt la corruption et les méfaits des dirigeants, une ode aux parents…
Remercier publiquement ses parents pour leurs sacrifices et la manière dont ils nous ont éduqués, cela ne fait pas tellement « bad-boy du rap » et fait ringard pour la plupart mais Elita l’a fait. C’est même le premier titre avec lequel le groupe entame son album. Sur une musique de fond un peu roots, le dirty south, Elita clame haut et fort à qui veut l’entendre leur reconnaissance à ceux qui leur ont donné la vie. Au fil de l’album, l’on découvre des jeunes gens qui s’intéressent de près à ce qui se passe ailleurs, dans ces provinces lointaines où les dahalo font ravage, où les gens fuient parce que leur village a été incendié, pillé. Ils crient haut et fort et mettent au grand jour ces pratiques devenues monnaie courante pour les politiciens et autres élus. Contre toute attente, Elita, à travers leur titre phare fait comprendre aux jeunes que rien n’est acquis, que fards et artifices ne les mèneront nulle part, que personne ne leur offrira un diamant sur un plateau d’argent. Le seul diamant qui leur est donné, c’est leurs connaissances, leur savoir, leurs diplômes. « Diamondrako », un album de rap comme on en fait plus aujourd’hui… à découvrir, à écouter.
Mahetsaka