- Publicité -
vendredi, juillet 4, 2025
AccueilCultureElles ont fait le buzz… : Gargotière des rues contre Facebook…

Elles ont fait le buzz… : Gargotière des rues contre Facebook…

Une des photos de la gargotière, où le banc de l’abribus est visible.

Cette pauvre dame, lynchée à bloc sur Facebook, aurait dû sans doute y penser à deux fois avant de poser ses étals à même un abribus à Anosy. Elle aurait pu tout de même consulter un tant soit peu les règles régissant ces installations publiques, propriétés agglomérées de la Commune Urbaine d’Antananarivo.

Comme tout peut s’arrêter un de ces quatre matins, lorsque l’on s’y attend le moins, voilà que dimanche, une autre dame envoie la photo de cette « envahisseuse » et la diffuse sur les réseaux sociaux. En quelques heures, le « post » est partagé plus de 1 200 fois. Un buzz terrible qui va sûrement faire des malheureux comme des heureux.

Le contenu interpelle tout de même, en traduction libre : « Nous voulons alerter les responsables sur la présence d’une dame qui a converti un abribus en gargote… Et demandons que les personnes qui attendent le bus soient prises en considération. La personne qui m’a accompagné souffrait d’hypoglycémie, elle a voulu s’asseoir dans l’abribus mais la dame l’a chassée ».

Les réactions ont plu (du verbe pleuvoir), 95 % des « Facebookers » et « Facebookeuses » ont pris parti pour la victime malade. « Dès demain [lundi 3 février, ndlr], cette vendeuse ne devrait plus être là ». « Peut-être qu’elle graisse gracieusement des pattes pour pouvoir bénéficier d’une telle impunité ? ». « Laissez faire les responsables si nous voulons vraiment appliquer la loi ».

La déferlante d’indignation démontre quelque part que les Tananariviens et Tananariviennes veulent plus que jamais de l’ordre. Et malheureusement, cette gargotière a été le bouc émissaire de toute cette frustration de voir la ville se « ruraliser » en une dizaine d’années. Pauvreté, chômage… Les structures administratives et les infrastructures d’accueil semblent être essoufflées.

Pourtant, il y a quelques jours, les vendeurs et vendeuses de rue ont été chassés gentiment par les autorités. À part quelques échauffourées à Anosibe, la situation s’est stabilisée face à ces marchés plantés sur des lieux interdits. Mais voilà, cette gargotière est venue rappeler la vraie réalité. À se demander où se trouve la constance dans les mesures prises. Ou encore sur l’étendue de leurs effectivités.

La grande question, comme le slogan au summum de l’humanisme : amour, ici de la prochaine, est galvaudé en ce moment, il faudra la déloger et la relocaliser après. Sinon, elle deviendra une sans-emploi de plus. Et dans un pays classé dans le top cinq des plus pauvres au monde, être chômeuse est loin d’être une réelle partie de plaisir.

Quoi qu’il en soit, le « tam-tam » passionnel et médiatique qui a entouré la chasse des marchands des rues et des trottoirs devient des anciens et anciennes marchandes des rues, squattent les trottoirs devant certains magasins à Behoririka, espérant sans doute reprendre leurs activités tôt ou tard. Antananarivo, ce n’est pas seulement Analakely, Anosibe, Behoririka… c’est plus de cent « fokontany » ou quartiers.

Maminirina Rado

Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici