La session n’est pas terminée pour les députés. Ils reprennent aujourd’hui le chemin des écoliers. Au menu, le contenu du pacte de responsabilité suggéré par la Haute Cour Constitutionnelle dans la décision qu’elle a rendue sur la requête en déchéance du président de la République qualifiée de « non fondée ». Le pacte se présentera comme un compromis qui doit permettre aux institutions de l’Etat de bien fonctionner, en connaissance parfaite de leur responsabilité respective. Une rencontre entre le président de la République et les députés a été reportée par deux fois alors qu’elle aurait permis des échanges sur le pacte de responsabilité. Une certaine réticence est manifestée dans les rangs des députés « frondeurs » qui revendiquent qu’une telle rencontre se passe en terrain neutre. Néanmoins, issus essentiellement des partis de l’alliance d’Ambodivona qui regroupent Mapar d’Andry Rajoelina, MMM de Hajo Andrianainarivelo, Hiaraka Isika de camille Vital, les verts de Saraha Georget Rabeharisoa et le Avana de Jean Louis Robinson, les députés ne veulent pas de dissolution de l’Assemblée. Ils se réclament de la nouvelle majorité en incluant le TIM, pour proposer le Premier ministre et changer le gouvernement.
Embarras politique
L’idée va son bonhomme de chemin. Le président de la République ne semble être favorable, ni à la dissolution de l’Assemblée nationale, ni au changement de gouvernement. Néanmoins, il a besoin d’une majorité nette à l’Assemblée qui le soutienne pour garantir le succès de l’application de la politique de développement. Sa marge de manœuvre est limitée car les députés du groupe parlementaire HVM ne sont pas tous acquis à sa cause. Certains sont signataires de la requête en déchéance. De même, les députés TIM. Peut-il toujours compter sur eux ? Ils ne se cachent pas et évoluent dans un double langage, de soutien et d’opposition, embarrassant politiquement. Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina se comprennent pourtant. Ce qui ne semble pas être le cas de plusieurs députés TIM qui mènent leur propre jeu politique. Ils se sont rangés du côté des députés frondeurs pour la déchéance et ont été absents au banquet d’Iavoloha à l’occasion de la fête nationale. Il faudra au président de la République aplanir les divergences pour qu’une nouvelle majorité plus confiante et responsable voie le jour. D’après des observateurs, c’est moins le parti que le député qu’il est nécessaire de convaincre à cette fin. Le fait qu’il n’y a pas d’opposant officiel déclaré à l’Assemblée nationale laisse penser que c’est possible. Le poste de chef de l’opposition est toujours libre alors qu’il donne droit à la vice- présidence de l’Assemblée nationale. Ce n’est donc pas la formation d’une majorité qui est difficile à réaliser mais plutôt de rassembler les députés, de quel bord qu’ils soient, dans la vision de la stabilité du régime au pouvoir. Les relations entre les institutions en dépendent. La réussite du pacte de responsabilité aussi.
Zo Rakotoseheno