Injuste. Et pourtant, malgré tout, on en est impuissant. Les usagers des rues de Tanà sont victimes du mauvais état des routes. Des cratères qui ralentissent la circulation, créant des bouchons de plus de 3 h de temps. Les Tananariviens n’en peuvent plus !
Départ : 7 h le matin. D’Ivato, d’Ampitatafika, de Sabotsy Namehana… bref, de toutes les périphéries du centre-ville de Tanà. Arrivée en ville, 10 h 30 mn. C’est le temps où passent les automobilistes et les habitants de ces zones périphériques dans les transports en commun, ou dans leurs voitures, tous les matins. Le soir, guère mieux : départ de la ville vers les 17 h ou 18 h, heure de pointe, arrivée vers les 21 h. Les habitudes de vie changent suivant ces horaires, puisque désormais, les enfants se lèvent à 5 h le matin, se douchent rapidement et doivent être prêts à 6 h, puisqu’ils doivent arriver à l’heure, avant 8 h à l’école. Les pauvres petits gamins doivent prendre leur petit déjeuner dans la voiture, ou dans les cars scolaires pour ceux qui vont seuls à l’école. Vu sous cet angle, cela paraît anecdotique, mais à bien y penser, le temps perdu dans les embouteillages représente beaucoup pour l’employé, et donc un manque à gagner pour l’employeur.
Dommages. Pour une moyenne de 6 h d’embouteillage par jour, sur une journée de 24 h dont 8h devraient être allouées au travail, normalement rémunéré, on ne compte plus que 10 h pour le reste, c’est-à-dire pour se restaurer, dormir, s’occuper de sa personne et passer du temps en famille. On peut aussi le voir autrement, car sur une journée de 8 h, si 3 h se perdent en route, cela représente tout de même 15 h dans la semaine, soit 60 h dans le mois. 2,5 jours qui équivalent au congé payé par mois. L’on se demande alors à qui profitent les embouteillages ?! Une étude officielle sur le manque à gagner en termes de temps n’a pas été faite, mais chaque employé s’en rend bien compte, ces heures perdues inutilement dans les embouteillages, c’est de l’argent qui sort de la fenêtre, et un peu plus de travail pour le lendemain, c’est-à-dire plus d’heures non payées à passer au bureau. Mais en termes d’argent, personne ne peut l’évaluer. En tout cas, les dommages sont réels et palpables : deux à trois fois moins de tours pour les taxi-be, qui ne peuvent plus effectuer le même nombre de tours qu’avant à cause des heures perdues sur la route, beaucoup plus de budget de carburant pour les particuliers qui doivent rouler au pas. Et lorsque toute cette attente se fait dans de mauvaises conditions, comme sur la route du Pape où un liquide d’une odeur nauséabonde se déverse dans le canal, les nerfs sont à vif !
Anjara Rasoanaivo
